Une Europe différente

Prise de Vienne par les ottomans en 1532

- point de divergence : Prise de Vienne par les Turcs ottomans au XVI siècle 

- intérêt : Uchronie classique inversant le résultat d'un évènement historique déterminant 

 

PRISE DE VIENNE PAR SOLIMAN LE MAGNIFIQUE : 

Le 1er septembre 1532, les armées de Soliman le Magnifique prennent Vienne. Ferdinand, Archiduc d'Autriche, trouve la mort dans la bataille. Charles Quint parvient à se réfugier en Espagne. 
En 1533, des troupes "alliées" principalement franco-bavaroises, menant une contre-offensive sont battues au col du Brenner. 

LA REACTION DES CHRETIENS D'EUROPE : 

Dans l'Europe chrétienne, la crainte d'une domination musulmane mobilise les dirigeants. Les « masses paysannes », bien que sensibles au discours de leurs prêtres ou pasteurs, restent un peu plus sur la défensive. 

1534 : « pacte de Strasbourg » : les princes catholiques – dont François 1er, Charles Quint en Espagne, le Pape Paul III, et les protestants, font alliance contre "la Sublime Porte". 
Cette même année "raid des cavaliers d'Uras"; expédition de cavalerie turque ottomane qui atteint la Mer du Nord. Plus un raid militaire qu'une véritable conquête, mais elle est suffisante pour renforcer les craintes des dirigeants chrétiens d'Europe. 

PAIX PRECAIRE EN EUROPE : 

1540 : le Pape Paul III, habile diplomate, parvient à faire signer le "traité de Venise". LesTurcs ottomans conservent leurs conquêtes, approximativement l'Autriche et la Hongrie de notre "continuum". 
Ils s'engagent à ne plus tenter de conquêtes en Europe, et à respecter les populations européennes non musulmanes. 

NOUVELLES CONQUETES OTTOMANES : 

En 1550, l'unité des chrétiens d'Europe se fissure. Les guerres reprennent entre catholiques et protestants, notamment dans la plaine du Pô. 
Soliman le Magnifique intervient en Italie du Nord, profitant de l'exaction de "seigneurs de guerre". Les troupes ottomanes prennent Venise. 
Les chrétiens se résolvent à contre-attaquer, mais en désordre, et sans vraie coordination : les allemands à l'Est, les français à l'Ouest. 
Désastre du 15/05/1555 : le même jour, les troupes européennes sont battues, les français à Vintimille en Italie, les allemands à Prague. 
Une paix est rapidement conclue. Mais l'Empire Ottoman conserve une partie de l'Italie du Nord et de la Slovaquie. 

NOUVELLE UNITE CHRETIENNE ET PAIX D'UN SIECLE EN EUROPE : 

Devant l'ampleur du péril, les chrétiens s'efforcent de refaire leur unité. 
Au nord de l'Europe, sous l'impulsion du roi de Suède Gustav 1er Vasa, une « fédération protestante » se créée. Cette alliance militaire se transformera, progressivement, en union institutionnelle, puis politique. 
Le Saint-Empire Romain Germanique, non formellement dissous, s'éteint de lui-même, par défaut d'élection d'empereur. 
A l'est, l'unité polonaise, déjà effective, mais structurée par la chrétienté, se renforce autour de la dynastie des Jagellon. 
Craignant une attaque par le Sud, les espagnols et les portugais perénisent leur union dans une « royaume ibérique ». 
Les italiens eux-mêmes ne sont pas en reste. Sous l'impulsion de la famille Médicis, l'unité italienne se construit. La royauté, d'abord élective, y deviendra progressivement héréditaire. 
Ce "statu quo" permet un équilibre précaire des puissances pendant près d'un siècle. Pendant ce temps, l'Empire Ottoman progresse au Moyen-Orient et en Afrique. 
Au milieu du XVII siècle, les européens, suite à un accord secret, lancent une attaque coordonnée contre l'Empire Ottoman. Vienne est reprise par les chrétiens en 1650. Le nord de l'Italie, l'Autriche et le Tyrol redeviennent européens. 

LA REFORME DE L'EMPIRE OTTOMAN ET LA VICE-ROYAUTE DE DANUBIA : 

Mais l'Empire Ottoman se réforme. Décision lourde de conséquences : la partie européenne de son empire sera gouvernée depuis Belgrade par le successeur présumé de l'Empereur Turc. 
Ce qui amène à fixer les règles de succession à l'Empire Ottoman. Les descendants ne se massacreront plus pour la succession. 
Cette partie européenne devient "vice-royauté de Danubia". 
Un statut particulier, et protecteur, est donné aux cultes non musulmans : catholiques, orthodoxes, juifs... et même protestants. 
Cependant, cette relative stabilité institutionnelle entraîne un décalage de culture et d'évolution entre la partie « européenne » et « asiatique » de l'Empire Ottoman. 

GUERRES DES REVOLUTIONS EN EUROPE : 

Au milieu du XVII siècle, plusieurs pays européens se « liguent » contre l'Empire Ottoman et son « appendice « balkanique. 

Mais le roi de France Louis XV, craignant l'émergence d'une trop grande puissance européenne à ses portes en cas de victoire chrétienne, choisit l'alliance franco/turque. 
Pour consolider l'alliance avec l'Empire Ottoman, il marie un de ses petits-fils, le Duc de Berry, à une des filles du Grand Turc. Ce qui provoque un malaise dans les cours chrétiennes d'Europe. 
Mais celle-ci avait été élevée dans la religion orthodoxe. Sans doute se préparait-on, depuis des années, à ce renversement d'alliance. De plus, elle se convertit rapidement au catholicisme. 

Les troupes de la « fédération catholique » d'europe centrale sont battues par les Ottomans. Lesquels finissent par reprendre Vienne, et à envahir une partie de la Suisse. 

Mais un stratège polonais parvient à en réunir les lambeaux, déclenchant une contre attaque. Il finit par les repousser. 
Dans l'enthousiasme, une « assemblée nationale » lui confie le titre « d'Archiduc d'Autriche et de Bohème » et des pouvoirs souverains. 
Se crée alors le « Royaume de Mitteleuropa ». La guerre s'ensuivant aboutit à la création, en Europe, d'ensembles nationaux à peu près équilibrés, et constitués sur une base religieuse. L'appartenance de la «vice-royauté de Danubia » à l'Empire Ottoman devient assez formelle. 
On parvient à la paix en Europe. 

TRAITE DE LA BASTILLE DU 14 JUILLET 1789 : 

Ce traité aboutit au découpage suivant : 
Ensemble protestant en Europe du nord : fédération protestante ; 
Ensemble catholique au coeur de l'Europe ; royaume de Mitteleuropa ; 
Ensemble catholique francophone/italophone ; royaume de France ; 
Vice-royauté de Danubia en au sud-est de l'Europe, vassal de l'Empire Ottoman ; 

. La suite est une autre histoire...

Une Europe différente

- point de divergence : l'Europe politique a évolué au plus près des "frontières naturelles" 
intérêt : analyse concentrée sur le résultat final d'une divergence "spéculative"; mettant en valeur le caractère aléatoire des frontières.

- Ce scenario s'analyse plutôt comme le résultat d'une évolution historique distincte de celle de notre « continuum », mais articulée autour de principes similaires. 

- Ainsi, les lignes de force ont été les mêmes, mais les résultats différents : à la place de France Allemagne et Belgique, on a Austrasie, Neustrie et Bourgogne...; et dans des frontières distinctes. 


- La « divergence » susceptible de créer cette situation n'est pas véritablement définie. Tout au plus peut-on imaginer un écart au cours du haut-moyen age : une survivance durable de l'empire Hun par exemple. 

- Les équilibres de force entre états ont continué à s'exercer. On trouve en Europe un nombre d'états relativement similaire à celui existant dans notre « continuum ». 

- Le déterminant de la constitution d'Etats est le relief et la géographie, autrement dit les « frontières naturelles » : par exemple, le Rhone pour la Bourgogne et le Rhin pour la Neustrie. 

- Certes, la Bourgogne içi scénarisée est un peu distincte de "l'historique". Mais la France de notre continuum n'inclue pas le territoire originel des francs saliens et ripuaires. 

- La plupart des noms d'Etat résultent d'appellations de l'Antiquité ou du haut moyen age. Ainsi , la « Quade » provient d'une tribu germanique ayant joué un rôle dans les grandes invasions. 

- Les capitales correspondent à à des villes actuellement existantes, mais n'ayant pas ce statut. Etant entendu qu'il n'est pas sûr que dans le scénario choisi, « kalinine » aurait pu donner son nom à la capitale de l'état riverain de la baltique. 

- Cette approche fait l'économie du destin des « micro-états » - Saint Marin... Elle ne concerne pas l'Afrique, ni l'au delà de l'Oural, et du Caucase. Elle ne présuppose pas l'évolution des éléments religieux ou linguistiques. 

 

Confédération européenne, par Cyril Bredel

- point de divergence : des états unis d- 'Europe à la fin de la première guerre mondiale 

- intérêt : uchronie de cyril bredel. uchronie 1 sur ce thème.

 

La Première Guerre mondiale se déroule comme dans notre continuum,avec les mêmes acteurs et le même bilan, humain et matériel. 

Le 28 juin 1919, le premier Ministre Lloyd George, Vittorio Orlando, George Clémenceau et Woodrow Wilson accueillent Guillaume II, François-Joseph Ier, Mehmed V et Ferdinant Ier à Versaille dans le but de conclure un accord de paix durable entre les différentes nations. 

Devant l'ampleur des pertes humaines et matérielles, les anciens ennemis décident en effet de mettre de côté leurs différents pour rebâtir ensemble leurs nations. Les négociations durent deux mois. 

Il est décidé de créer un Etat européen uni, afin d'éviter un nouveau conflit meutrier. Ainsi, en août 1919, les frontières européennes sont redessinées et l'Allemagne, l'Angleterre, la France, l'Autriche et la jeune Irlande fusionnent leurs territoires meurtri. 

Les autres nations d'Europe sont invitées à se joindre au projet en 1921, le temps pour ces dernières de débattre et d'approuver sur la future Constitution Européenne. 

En 1921, la Constitution Européenne est ratifiée par la majorité des pays d'Europes (cf carte). Le relatif équilibre dans la taille des Etats facilite la ratification. Cette constitution démocratique oblige les Etats membres à donner l'indépendance à ces colonies afin de faciliter la reconstruction européenne. 
En 1924, les états scandinaves et baltes entrent dans les Etats-Unis d'Europe. 

Pendant 10 ans, l'Europe consacre toute sont économie à gommer les traces de la guerre et les écarts entres ses états. C'est un franc succès. De plus, elle garde d'excellentes relations avec ses anciennes colonies. Certaines d'entre elles ont même choisit de rester sous tutelle provisoire, afin de faciliter leur transition vers l'indépendence. C'est le cas, par exemple, de l'Inde, de l'Indochine, de l'Algérie, . . . L'Europe conclut des alliances militaires et économiques avec la Chine, le Japon et l'Empire ottoman. En revanche, les USA prennent leur distance dans le cadre de leur politique isolationniste. 

En 1934, l'URSS déclare la guerre à l'Europe, inquiétée par la présence de deux puissances sur ses frontières, la Chine et l'Europe. Dans cette Seconde Guerre Mondiale, les USA n'interviennent pas, et le conflit est globalement moins meurtrier. La paix est signée en novembre 1946. L'Ukraine et la Biélorussie entre dans les Etats-Unis d'Europe par référendum, ainsi que la Suisse et l'Islande. L'Europe est pour la première fois de son histoire complètement unie. 

Dans les années qui suivent, l'Europe connait une très forte croissance, car moins affaiblie que dans notre continuum. Les USA restent une puissance mineure, alors que la Chine, libérale, devient la première puissance économique d'Asie, suivie par la Japon. Les colonies autrefois sous tutelle sont devenues des pays dévelopés. Il n'y a pas de Guerre Froide, et l'URSS survit tant bien que mal. La désignation de pays du Nord et du Sud n'a pas de sens dans cet univers. Les Etats-Unis d'Europe sont les U.S.A de ce continuum.  

Confédération européenne, par Uchronie 

- point de divergence : une unification des nations européennes après la Première Guerre Mondiale. 

idée initiale : cyril bredel 

- intérêt : uchronie comparative de deux scenarii.

 

La Première Guerre mondiale se déroule comme dans notre continuum, avec les mêmes acteurs et le même bilan, humain et matériel. 

. En 1919, la révolution spartakiste prend le pouvoir en Allemagne, entraînant des troubles sérieux dans le reste de l'Europe, notamment en Autriche-Hongrie. Les alliés, français, britanniques, italiens, et américains, interviennent à nouveau, en Allemagne, et en Autriche, pour rétablir la paix. Au grand dam des opinions publiques, lasses de la guerre, et hostiles, pour partie, à une agression contre des pouvoirs, socialistes ou communistes, perçus comme progressistes. 

. Dès 1920, l'Urss, cherchant à profiter de la situation, lance une attaque contre la Pologne et les états baltes, et s'en empare. Presque simultanément cependant, les forces régulières allemandes prennent le dessus sur les spartakistes. Ce qui permet aux alliés de se rendre sur la frontière, offrir un front uni aux forces soviétiques. Devant la menaces, celles-ci préfèrent se retirer de Pologne et des états baltes. 

. Devant l'ampleur des pertes humaines et matérielles, et l'atténuation, par cette récente fraternité d'armes, des haines héritées de la Grande Guerre, les anciens ennemis décident de mettre de côté leurs différents pour rebâtir ensemble leurs nations. 

. Il est décidé de créer une organisation supra-nationale, la « confédération des états européens » afin d'éviter un nouveau conflit meurtrier. Ainsi, en août 1921, le traité de Versailles cèle, outre des redécoupages de frontières, la mise en place d'une « confédération des états européens ». Cette idée de « confédération des Etats européens » se substitue à celle de « société des nations ». En effet, le projet de « SDN », face notamment aux réserves du Sénat des Etat-unis, fait long feu. 

. Il s'agit d'une confédération, donc d'une union d'états, pas d'une fusion. Les états gardent leur indépendance, et leur capacité à quitter la confédération. Sont mises en commun, outre un Parlement, une Cour de Justice et une Commission Exécutive, des éléments de défense, de police, de justice et d'infrastructures. Le Parlement n'est pas élu au suffrage universel, mais constitué d'une émanation des parlements nationaux. 

. France, Belgique, Luxembourg, Italie, Pologne, Estonie, Roumanie, font partie de la « première vague » à entrer dans cette confédération. Le Royaume-Uni, pourtant pas hostile, reste à l'écart. L'Allemagne, bien que tentée, ne parvient pas à y entrer tout de suite. Même si des dispositions particulières sont prises à son avantage, notamment par la nomination d'observateurs. 

. Au début des années vingt, un mouvement d'adhésion en faveur de cette nouvelle construction anime les opinions publiques. Plusieurs élargissements interviennent. En 1923, Hongrie, Pays-bas, Norvège, Suède, Lituanie et Lettonie entrent dans la « confédération des états européens ». En 1926, c'est au tour de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie, de l'Autriche, et de la Finlande. En 1928 enfin, l'Allemagne, l'Irlande et la Grèce s'y joignent. 

. Cependant, cette « confédération des états européens » est quelque peu troublée par la montée en puissance des régimes autoritaires. Malgré tout, en 1922, la condamnation adressée par le « Parlement » et la « Commission exécutive » à l'Italie fait utilement obstacle à la « marche sur Rome » des agitateurs fascistes. Ce qui n'empêchera pas l'extrême droite de s'installer durablement dans le paysage politique de la péninsule. 

. Pendant les années vingt, la « Confédération des états européens » fonctionne efficacement, devenant une « plate-forme de collaboration pacifique », une « table commune à laquelle tous contribuent », selon le mot d'Aristide Briand. Fait important, elle agit surtout dans un domaine que les états lui abandonnent volontiers, convaincus que l'interventionnisme y est nuisible ou, au mieux, inefficace : l'économie. Ainsi, elle met en place des structures de coordination et de régulation du système bancaire, ainsi qu'une forme de monnaie commune : le « référent-or ». Cette démarche est fortement influencée par les idées d'un économiste britannique de renom : Joseph Maynard Keynes. 

. Ainsi, en 1930, au moment de l'éclatement de la bulle spéculative aux Etats-Unis, les instances de régulation confédérales apparaissent comme un assez efficace tremplin contre la propagation des déséquilibres. 

. De même, après moultes débats, l'esperanto finit par être adopté comme langue commune; plus un outil de travail pour cercle d'initiés, le milieu des fonctionnaires internationaux, que véritablement une « lingua franca » des populations cependant. 

. Malgré tout, deux éléments perturbent l'harmonie de l'ensemble : le vote des femmes et le problème colonial. Des lignes de fractures apparaissent. Finalement, dans un arrêt du 2 janvier 1933, la Cour suprême européenne, sorte de « diseur de droit », déclare le vote « égal entre les citoyens ». Les Parlements nationaux cèdent, en tous cas pour ceux ne l'ayant pas encore fait. Et le vote des femmes se généralise, y compris en France. Mais laisse quelque peu en suspend le problème du vote des peuples colonisés. 

. En 1933, les élections en Allemagne opposent, grosso modo, les partisans d'un nationalisme revanchard à ceux d'une intégration européenne plus poussée. La victoire des libéraux-européens est facilitée par l'efficacité des dispositifs mis en place par la « Confédération des états européens ». Les révoltes menées par des extrémistes de droite feront long feu. 

. D'une manière générale, la « confédération des états européens » constitue une forme de contre-pouvoir démocratique, ne faisant pas bon ménage avec les régimes autoritaires. Elle finit par faire, assez efficacement obstacle, à la montée des régimes fascistes, plus exactement à la fascisation des régimes. 

. En 1934, des tensions commencent à apparaître dans les colonies, principalement françaises, centrées autour de l'aspiration à la citoyenneté des populations autochtones... 

. Mais le reste est une autre histoire.