Paysage terrestre différent

La Pangée se sépare en deux continents

- point de divergence : la fragmentation de la pangée, il y a 250 millions d'années, s'effectue dans le sens nord/sud.

- intérêt : uchronie appliquée à la notion de dérive des continents

 

Par convention, la chronologie ci-dessous est comparable à celle de notre "continuum". 

Il y a 250 millions d'années, un "rift" sépare la Pangée en deux parties à peu près égales. Les deux continents ainsi formés, Gondwana au sud et Laurasia au nord, dérivent respectivement vers le sud et le nord. Ces deux super-continents restent relativement homogènes, mais séparés par un immense océan. 

Gondwana et Laurasia évoluent de façon indépendante. La récurrence des périodes glaciaires n'y change rien; les zones chaudes les séparant n'étant pas atteintes par les glaciers. Seuls quelques échanges ponctuels d'une faune emportée par des radeaux terrestres, générés par des tempêtes, semblent avoir eu ponctuellement lieu. 

Ces deux continents obéissent cependant à des modèles de développement similaires. Ainsi, une extinction massive, notamment des dinosaures, est intervenue de chaque côté en - 65 millions d'années. 
La géographie climatique est celle de régions côtières arrosées et d'intérieurs vastes et semi-désertiques, comparables à la sibérie de notre "continuum". 
Par nature, il n'y a pas d'espèces terrestres tropicales ou équatoriales, genre girafes ou éléphants d'afrique. 
les zones les plus près de l'équateur étant, de chaque côté, à une latitude créant des déserts similaires au sahara ou au kalahari. 

En revanche, l'abondance des zones de type "toundra" a permis la survivance, principalement en Laurasia, d'une faune de type glaciaire : rhinocéros laineux, mammouths, tigres à dents de sabre. 

Le "poumon vert" de la planète est constitué de grandes forêts de chênes et de bouleaux, situées dans les zones tempérées. Des périodes de sécheresse ont, à plusieurs reprises, générées de gigantesques incendies ayant mené les espèces vivantes au bord de l'extinction. 


L'apparition d'une espèce hominidé intelligente n'intervient que sur le continent nord, le Laurasia. 
Cet "homo sapiens" arrive en ère de civilisation avec des zones cotières développées et un intérieur parcouru par des tribus nomadisantes et agressives. Le Laurasia reste divisée en plusieurs états rivaux. 

Le Gondwana, au sud, est totalement inhabité de l'espèce humaine jusqu'à sa re-découverte, en 1432. De petits groupes d'hommes semblent y être antérieurement parvenus. Mais aucun n'y a survécu. 
Bien entendu, on y découvre des espèces parfaitement inconnues : d'énormes lézards herbivores; un grand lémurien vaguement pré-humanoïde, presque instantanément décimé par une épidémie. 

Beaucoup de ces espèces s'éteindront en raison de la concurrence avec celles importées de Laurasia. 
Inversement cependant, une espèce de locuste du Gondwana cause, au XVIIe siècle, de gigantesques ravages aux cultures de Laurasia, créant d'énormes famines. 
De même, la population humaine de Laurasia est, au XVI siècle, ravagée par des épidémies trouvant leur origine dans l'acclimation de virus divers importés du Gondwana. Près de la moitié de la population y reste. 

Cependant, le Gondwana est progressivement colonisé par des tribus laurasiennes. Au XXe siècle, le sentiment d'exploitation ressenti par les gondwaniens les entraînent à revendiquer, et obtenir, leur indépendance. 

Laurasia et Gondwana constituent aujourd'hui deux états indépendants, coexistant de façon relativement pacifique. 

Un grand Etat à l'Ouest de l'Europe

- point de divergence : la dérive des continents a amené le Groenland de notre "continuum" à proximité des côtes d'Europe de l'Ouest. Il constitue une terre habitée appelée "boréa" 
 

- intérêt : examen de l'évolution d'une civilisation originale, de nature "ouest européenne" protégée des invasions; ce à travers une interview imaginaire.

 

PROFESSEUR MASTUVU, VOS TRAVAUX SUR LES ORIGINES GENETIQUES DES POPULATIONS BOREASES VOUS AMENENT A PUBLIER UN OUVRAGE "LA TRIBU BOREASE"; QUELS SONT LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE VOS TRAVAUX ? 
 

On a longtemps cru, jusqu'aux récentes découvertes sur l'adn, que le peuple boréa était d'origine essentiellement celte et indo-européenne. Les populations antérieures étaient même qualifiées de "pré-celtes". 
Or, c'est absolument faux : les expertises menées sur les tombes du début de notre ère montrent, sans ambiguïté, que 80 % des populations boréases de cette époque descendent de celles installées vers - 3000. 
On sait que cette tracabilité d'adn est permise par la pratique, ayant duré jusqu'au moyen-âge, d'inhumation de certains membres des castes royales et religieuses dans les tourbières. 

QUELLES SONT LES ORIGINES DE CETTE POPULATION BOREASE ?

Vers - 9000, le recul des glaciers lié au réchauffement climatique permet la remontée de nomades du sud de l'Europe et du nord de l'Afrique. Du moins tant qu'existait un lien terrestre avec le reste de l'Europe. Ce lien a disparu vers - 7.000. 
Ces boréas se sont mélangés aux quelques tribus éparses présentes depuis le magdalénien; dans une proportion de 90/10. 
Donc, il faut insister, la matrice du peuple boréa n'est ni celte, ni indo-européenne. Elle est plutôt de type "ouest-européen". Ainsi, les populations boréases, en tous cas vers - 5.000, sont génétiquement relativement proches de certaines populations saheliennes. 

A PARTIR DE QUAND PEUT-ON PARLER DE CIVILISATION BOREASE ?

 La sédentarisation apparaît vers - 3.000, pour se répandre très rapidement. Les contacts avec les Egyptiens sont avérés par des traces d'apports génétiques du proche-orient dans les tombes royales vers - 2.500; et également dans les siècles suivants. Sans doute ces échanges ont-ils transité par l'Afrique du Nord. 
Les grands vestiges d'architecture religieuse datent de cette époque. Certains rappellent les mégalithes d'Europe de l'ouest. D'autres constructions semblent s'inspirer des temples égyptiens. Beaucoup étaient en bois et ont malheureusement disparu. 

QUAND L'ECRITURE APPARAIT-ELLE ?

L'écriture d'influence hiérogliphique égyptienne apparaît vers - 2.200. Sa signification est problématique. Car on a perdu depuis longtemps le sens de la langue parlée à l'époque par les boréas. Mais ces fragments d'écriture se transforment, vers - 1.500, en un magma symbolique sans trame de récit. On est plus proche de la statuaire que de l'écrit.

L'écriture boréase reprend une vigueur nouvelle avec l'apport de l'alphabet phénicien, vers - 800. Qui permet l'émergence de quelques récits.

Cette influence des cultures extérieures entraîne d'ailleurs la disparition, vers le début de notre ère, de toute trace visible de la langue antérieure des boréas; ce au profit d'une aggluteration de grec, romain, phénicien, d'importation, débouchant finalement sur une langue véhiculaire de nature romane.

Le nom du pays "boréa", vient d'ailleurs d'un mot grec signifiant à peu près "vent du nord". Curieusement, la racine boréase d'origine n'a survécu que dans les noms propres et prénoms : Hisgenbert, Istalude, sont sans rapport avec les prénoms européens. 

QUELS ECHANGES DES BOREAS AVEC L'EXTERIEUR ?

Existent quelques vagues d'immigrants ponctuels - esclaves ? -, en provenance de l'Europe de l'ouest, mais des flux commerciaux très affirmés avec le monde méditerranéen. 
La Boréa exporte or, argent étain et même ardoise; importe parfums, tissus... et esclaves "reproductrices". 

QUEL EST LE SYSTEME INSTITUTIONNEL ?

Il ne faut pas parler de "druides" pour qualifier les prêtres boréas. Ce serait un décalque abusif d'une notion celtique. Il s'agit plutôt de chamanes ayant évolué vers des structures collectives "episcopales" pour prendre un mot moderne. 
Cette structure religieuse constitue la "matrice" de la civilisation boréase. Elle a organisé sa culture, absorbant progressivement les éléments issus des cultures européennes : paganisme romain d'abord, chrétienté plus tard.

Jusque vers - 1000, les seuls structures "fédérales" sont religieuses. On peut parler d'une véritable théocratie.

A partir de cette date, s'affirme une fonction royale, sans doute sous la nécessité de faire face aux tentatives d'invasion venues de l'Est : indo-européens ou peuples de la mer. 

QUELLES SONT JUSTEMENT CES TENTATIVES D'INVASION ?

Boréa est protégée des invasions par son insularité, des rivages parsemés de récifs dangereux, et ses hautes falaises parcourant l'essentiel de son rivage oriental. 
Des tentatives d'envahissement ont été faites vers - 1000, sans doute par des "peuples de la mer", puis par des celtes, probablement gaulois, notamment vers - 400. 
Si des incursions pirates ont persisté, la "souveraineté" boréase a été maintenue. Des implantations pacifiques, on parlerait aujourd'hui d'immigration choisie, ont cependant eu lieu. 

CONFIRME T'ON LA CONTINUITE DE L'INDEPENDANCE BOREASE DEPUIS - 1000 ?

C'est, en tous cas je l'espère, la révélation de mon livre. Les enquêtes génétiques menées sur les souverains boréas depuis - 1.000, - on sait qu'on conserve l'essentiel de leurs sépultures -, montrent la linéaralité de cette descendance.

Tout au plus y'a t'il eu quelques "accidents" : le roi Castribert IV, régnant de 610 à 635, n'est point le fils de son père Hergitrude II, mais de son frère. Ce n'est pas une vraie surprise, les chroniqueurs de l'époque soulignant le caractère ambigü du personnage. Dans un autre cas, au XIII siècle, il apparaît qu'un échange a eu lieu avec le fils d'une soeur du roi : mais la continuité de la descendance de sang royal est acquise.

C'est absolument formel : les souverains actuels sont bel et bien les descendants des rois légendaires de - 1000. 

QUELS RAPPORTS AVEC LE MONDE ROMAIN ?

Les boreas cohabitaient dans une paix relative avec les celtes. Lorsque César envahit la Gaule en - 58, il s'empresse d'envoyer une ambassade aux Boreas, pour leur assurer de sa volonté de paix à l'égard de la "grande ile". S'ensuit une "alliance objective" entre Borea et César. 

Laquelle aboutira, quelques années plus tard, avec le refuge que Cesarion, le fils de Cléopatre et César, trouvera en Boréa. Les tests adn - encore eux -, montrent que Césarion avait, bel et bien, fait souche dans la lignée royale. La dynastie boréase actuelle est donc la descendante de César et Cléopatre; entre autres prestigieuses figures de l'histoire.

Ce sont d'ailleurs des lettrés romains en séjour à la cour du roi de Boréa qui évoqueront, au début du Ier siècle de notre ère, l'existence de "terres sauvages" à l'ouest de Boréa; l'amérique bien sûre; découverte fortuitement par des pêcheurs boréas égarés.

De même, sans en être tout à fait sûrs, on pressent que le général carthaginois Hannibal, réfugié en Boréa après sa défaite, a fait souche dans la famille royale; et insufflé son sang à la dynastie actuelle. 

COMMENT LA CIVILISATION BOREASE EVOLUE-T'ELLE JUSQU'A LA FIN DE L'ANTIQUITE ?

Elle parvient à cohabiter pacifiquement avec le monde romain, à peu près jusqu'à la chute de l'empire romain d'occident, au V siècle. A cette époque, de nombreux riches romains parviennent d'ailleurs à y trouver refuge, au moment des grandes invasions ou des guerres civiles. 
Les "chamanes" boréas aspirent rapidement la religion catholique, dès le V siècle après jc. 
Après la chute de l'empire romain, la Boréa devient un sanctuaire de conservation de la culture antique. 

QU'EST CE QUI DISTINGUE BOREA DE SES "SOEURS INSULAIRES" BRITTANIQUES ET IRLANDAISES ?

La persistance d'une intégrité territoriale, culturelle et institutionnelle depuis - 1.000; les boréas, même s'ils ont été servis par la distance et leurs hautes falaises, n'ont jamais fait l'objet d'une conquête victorieuse.

Ce qui a permis l'épanouissement d'une civilisation originale; distincte de celles de l'Europe continentale. Exemple connu, les filles prennent le patronyme de la mère et les fils du père. 

Le reste est une autre histoire...

Une civilisation originale dans l'océan indien

- Point de divergence :  divergence géologique entraînant la présence d'une île riche en pétroleau nord de l'océan indien, formant un "isolat" culturel depuis la haute antiquité, dénommée "svélosie".

- Intérêt : développement proche du "royaume imaginaire, permettant de créer des cultures, ou des modes de développement, originaux.

 

1 - PRESENTATION 

. Un plissement géologique, commencé au Silurien vers - 400 millions d'années, crée une dépression géologique amenant la concentration de sédiments organiques protégés par d'immenses couches d'argile. Ce qui aboutit, en quelques centaines de millions d'années, à en faire une "éponge" truffée de pétrole et de gaz naturel. 

. S'y développent des espèces végétales, voire halieutiques, endémiques; et surtout se constitut une "barrière de corail", rempart naturel contre toutes sortes d'invasions... et de tsunamis. 

. D'une superfice d'environ 100.000 km2, il est surnommé "tête de cheval", à cause de sa forme, et même du lac faisant étrangement penser à un oeil; similitude identifiée par les cartographes du Moyen-Age. 
Le nom de "SVELIOSIE" découle d'un mot local, issu selon toute vraisemblance d'une racine indo-européenne signifiant "soleil". Contrairement à une idée reçue, les littérateurs de la haute-antiquité et du moyen-âge l'assimilaient non à un paradis terrestre, mais une sorte de "pays de cocagne". 

2 - PREHISTOIRE ET ANTIQUITE : 

. Dans les années soixante, on découvrit que les premières installations humaines remontaient à - 15.000 av JC. La présence d'importantes ressources halieutiques fournissait d'abondantes ressources aux habitants; et leur donna une certaine maîtrise de la navigation. Ils développèrent des contacts commerciaux avec leurs voisins. 
A l'abri d'une barrière de corail efficace rempart contre les invasions, une civilisation originale et stable s'est progressivement épanouie. 

. Vers - 2.000 interviennent des échanges avec la civilisation de l'Indus, peu avant la disparition de cette dernière. Celle-ci y a légué, outre un apport génétique de populations, des éléments de planification urbaine. 


. Vers la fin du II millénaire av JC, la SVELIOSIE se constitue en royaume, proche pendant quelques temps du Royaume Elamite, situé dans l'actuel Iran. La "pyramide à étage", dont les traces sont encore visibles, datent de cette période. 


. Par la suite, et jusqu'au début de notre ère, la SVELIOSIE subit principalement l'influence de l'Empire Perse, et notamment du Zoroastrisme. Visible notamment dans les traditions liées au culte du feu, ces pratiques sont facilitées par les importantes ressources en pétrole. 

. Vers - 280, la SVELIOSIE, tout en gardant son indépendance, commence à subir l'influence du puissant voisin que constitue l'Empire Séleucide. 
Le multiculturalisme s'installe : grecs, indiens, perses, araméens, arabes, s'y cotoient; de même que les religions ; judaïsme, polythéïsme. 
Le culte local "SVELIOSIEN" survit, en synthétisant des éléments externes : statuaire grecque par exemple, ou intégration des prophètes tels Abraham, considérés comme des "porteurs de foi". 

. Vers - 53 av JC, devant la vacance du pouvoir dynastique, le "Conseil suprême" propose la Couronne à un général parthe vainqueur des Romains : SURENA.