- point de divergence : la guerre de 1870 finit sur un statu quo entre la France et l'Allemagne
- intérêt : atténuation de la rivalité franco-allemande, cause des deux guerres mondiales.
I - En 1870, le "statu quo" entre la France et l'Allemagne débouche sur un jeu d'alliances binomiques :
En septembre 1870, l'armée française du Rhin déclenche une contre-offensive victorieuse en direction des armées allemandes. Curieusement, le décès brutal du Maréchal Bazaine, commandant de cette armée, juste après la bataille de Mars-la-Tour, aurait du la désorganiser.
Cependant, l'état-major français suit les recommandations d'un brillant capitaine, Louis Rossel.
La guerre franco-allemande finit par une sorte de "statu quo ante", formalisé par le traité de Strasbourg en 1871.
En France, le Comte de Chambord accepte le drapeau tricolore "celui du succès des armes françaises et de la chute de Napoléon III". Il devient roi sous le nom d'Henri V, dynastie des bourbons-orléans.
Louis Rossel sera longtemps député, parfois ministre, écrivain à succès. Il décède de mort naturelle à la fin du siècle.
L'Italie profite malgré tout des combats pour prendre Rome, et en faire sa capitale.
Bismarck quitte le pouvoir en 1872. L'Allemagne devient le "royaume d'Allemagne", et un Wittelsbach, dynastie de Bavière, est élu roi.
Un partenariat, plus qu'une alliance, franco-allemand, se met en place au cours des années 1870/1880. Les allemands voient en la France un partenaire plus stable qu'une Autriche-Hongrie minée par les nationalités.
La Grande-Bretagne, craignant cet axe, en fait de même avec la Russie tsariste.
La rivalité, notamment en matière coloniale, entre la France et la Grande-Bretagne se développe vers la fin du siècle.
II - La guerre de 1900 - les alliances binomiques débouchent sur des conflits localisés :
La Russie tsariste, craignant les vélléïtés expansionnistes du Japon en extrême-orient, attaque l'Empire du soleil-levant début 1900. Le Tsar enregistre rapidement de contrariants déboires. Mais la flotte pacifique des alliés anglais vient à son secours.
Il y a défaite russe. Mais la flotte japonaise se replie devant la britannique.
Désireuse de rétablir son prestige, la Russie tsariste attaque l'Empire Ottoman dans le caucase en 1905.
L'Empire Ottoman est diplomatiquement isolé. Ce qui ne l'empêche pas d'opposer une résistance vigoureuse et inattendue.
Roumanie, Grèce et Bulgarie font mine d'attaquer l'Empire Ottoman dans les balkans. Dans la région baptisée "Roumélie", toujours possession de la "Sublime Porte".
L'Autriche-Hongrie menace d'attaquer à revers, appréhendant une extension de la puissance de ses voisins au détriment de l'Empire Ottoman. Une généralisation du conflit menace. Les grandes chancelleries occidentales réagissent sérieusement.
III - La révolution russe - le démembrement de l'ordre ancien :
Mais une révolution éclate en Russie. Le tsar abdique. La famille Romanov finira par s'exiler aux Etats-Unis.
Les troubles en Russie incitent les voisins à intervenir. L'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, plus marginalement l'Empire Ottoman occupent certaines provinces frontalières.
La Grande-Bretagne intervient à son tour. Elle occupe Saint-Pétersbourg et une partie des provinces baltes. Dans ce cas précis, sa présence vise plutôt à protéger ce qui reste son allié.
Une conférence internationale sur la Russie débouche sur le traité de Versailles en 1905. La Pologne retrouve son indépendance. Une partie des états baltes acquiert également une souveraineté garantie par les puissances, notamment la Grande-Bretagne.
L'exemple russe incite plusieurs monarchies occidentales à évoluer vers plus de démocratie.
La Russie évolue vers une république fédérale parlementaire. Les socio-démocrates prennent le pouvoir.
IV - La crise de surproduction de 1915 - l'émergence des identités nationales.
En 1915, éclate une crise de surproduction, débouchant sur un chômage de masse. Cette crise radicalise les aspirations nationales, notamment celle des peuples "minoritaires".
En Autriche-Hongrie, le vieil empereur François-Joseph meurt en 1915. Son successeur est un homme prudent et réaliste, mais timide et manquant de charisme.
La double-monarchie austro-hongroise n'y résiste pas. La partie orientale, principalement hongroise, prend son indépendance. Cependant, subsiste une monarchie hasbourgeoise "ainée" en Autriche et "cadette" en Hongrie.
Ce "royaume hongrois" évolue vers une forme fédérale, accordant une certaine autonomie aux minorités nationales, croates par exemple.
La partie occidentale de l'Autriche, grosso modo le Tyrol, fait sécession, en s'agrégeant à l'Allemagne.
A l'est, prend son indépendance un état appelé à devenir de langue dominante yiddish, de religion officielle juive.
V - Les révolutions nationales de 1920 :
En 1920, éclate dans l'Empire Ottoman une révolution, plus républicaine que laïque. Des révoltes naissent parrallèlement en "Roumélie" partie européenne de l'Empire.
Emerge alors en Roumélie un "homme providentiel" surnommé "Vlad le thrace". Tant son nom de naissance était compliqué. Chef de guerre charismatique, il conquiert l'indépendance de la Roumélie. Il la transforme en République.
Serbie, Grèce et Bulgarie se lancent dans des offensives plus ou moins combinées contre la jeune république. "Vlad le Thrace" gagne la guerre par une série de victoires-éclair. Il fonde une "fédération des balkans", à base démocratique.
Les puissances occidentales interviennent pour mettre fin à l'embrasement.
Cette série de succès entraîne la chute des monarchies grecques, bulgares, roumaines et serbes.
"Le vent de la république arrache les couronnes".
"Vlad le thrace" fonde une "fédération des balkans", à base démocratique.
La Grèce en émerge avec une identité territoriale élargie.
Cette reconnaissance des peuples alimente des aspirations nationales : irlandaises, norvégiennes notamment, accèdent à l'autonomie, voire à l'indépendance.
En Turquie, le califat est supprimé à la fin des années 20. Au cours des années 30, la Turquie devient une fédération tirant sur la confédération. Ce qui n'empêche pas la radicalisation de revendications indépendantistes nationales dans certaines zones.
VI - Les oubliés de ce scenario :
Dans ce scenario, Hitler, Staline et Mussolini restent dans le plus complet anonymat.
Le reste est une autre histoire...
- Point de divergence : application par l'armée française des thèses stratégiques de Charles De Gaulle en 1940.
- Intérêt : uchronie portant sur un succès des armes françaises en juin 1940.
En 1934, un officier de blindés français, Charles de Gaulle, signe un ouvrage « vers l'armée de métier », combinaison d'utilisation de chars et d'aviation; succédant à « au fil de l'épée », publié en 1932. (pas de changement par rapport à notre continuum à ce stade).
En 1935, Paul Reynaud, Ministre de la Guerre, met en oeuvre ces changements stratégiques (point de divergence). Il affronte un vif septicisme de la part du Parlement. Mais il obtient finalement gain de cause.
Le Front populaire, arrivé au pouvoir en 1936, ne change pas ces orientations. Sans doute est-il trop occupé sur le front social pour passer à l'offensive sur le front militaire.
1939 : insuffisamment conscients des inflexions stratégiques intervenues au sein de l'armée française, les armées hitleriennes envahissent la Pologne. L'armée soviétique s'empare de la partie "est" de la Pologne.
1940 : l'armée franco-britannique prépare une offensive, début juin, dans le Bade-Wurtemberg. Mais, au 10 mai 1940, l'armée allemande déclenche son offensive à travers les Ardennes. La deuxième armée blindée française, commandée par le général, tout récemment promu, De Gaulle, lance sa contre-offensive.
Après de furieux combats, l'armée allemande se replit. Sarrebourg est pris par l'armée française.
Staline concentre des troupes dans la partie « soviétique » de la Pologne.
Mussolini dénonce « l'aventurisme outrancier » de l'Allemagne. Sans menacer d'intervenir, il proclame ad minima la neutralisme italien dans la guerre qui s'installe.
Le haut-état major militaire allemand renverse Hitler, et le nazisme, en juillet 1940. Le général Ludwig Beck est nommé Chancelier. Une guerre civile s'installe entre nazis, principalement ss, et armée régulière. L'ex chancelier Adolphe Hitler met fin à ses jours.
En octobre 1940, les soviétiques attaquent à l'est, Staline voulant profiter de la situation. Mais l'armée allemande se resaisit; notamment à l'occasion de la "bataille de Berlin". Les armées françaises et anglaises se ruent à la rescousse de la Wermacht. Staline finit par retirer ses troupes. L 'Armistice est signé à Berlin le 22 juin 1941. De plus, des troubles agitent la partie « soviétique » de la Pologne.
L'Urss, au traité dit « de Monte Cassino » du 7 décembre 1941, retire ses troupes de Pologne. Elle garde les états baltes. Mais restitue à la Finlande les territoires annexés suite à la guerre de 1939. "Monte Cassino", du nom du monastère italien où ont eu lieu les négociations.
L'Autriche retrouve sa souveraineté, et la Tchécoslovaquie, approximativement, son intégrité. L'indépendance est donnée à la partie orientale de l'Allemagne, sous le nom de « Baltikum ».
Un réferendum est organisé dans la partie allemande de la rive gauche du Rhin : annexion ou pas à la France. Le « non » l'emporte, avec une majorité relativement confortable. Elle reste donc allemande. Mais l'Allemagne revient à une constitution de Weimar « modernisée ». Les partis démocratiques traditionnels l'emportent très largement : dissolution de l'ancien parti national-socialiste et fin de l'épisode nazi.
En France, Paul Reynaud est désigné Président du Conseil. Le Général de Gaulle est nommé Maréchal, puis élu à la Présidence de la République.
Au Japon, devant la déconfiture des régimes militaires en europe, les civils reprennent le pouvoir. En raison de la menace d'une intervention commune franco/britannico/etats unienne, le Japon négocie une évacuation complète de la Chine; définitive au 1er janvier 1945.
En Italie, de grandes grèves éclatent en 1943, entraînant la chute de Mussolini. Il meurt dans un accident d'avion en 1944, en revenant d'un hotel de montagne du centre de l'Italie, le "gran sasso".
- Le reste est une autre histoire...
- point de divergence : présence en France d'immenses réserves de pétrole brut - étude des conséquences - intérêt : ce développement est proche de la notion de "royaume imaginaire".
Sont découvertes en France métropolitaine,àla fin des années 40, d'énormes réserves d'hydrocarbures et de gaz naturel. Spécificité, ces nappes se situent toutes dans les eaux territoriales, dans le golfe de Gascogne,à quelques miles des côtes. Ce qui explique que leur présence n'ait été que tardivement détectée. Rapidement, des installations "off shore" se dressent un peu partout au large des plages. Elles deviennent des "cathédrales d'acier"du langage populaire. Le "prestige national" lié à cette découverte, le sentiment de puissance économique renouvelé, d'une sorte de don du ciel, rendent plus libéral le processus de décolonisation. L'Indochine française accède pacifiquement à l'indépendance. Le thème de l'Algérie garde son acuité. Mais un "fonds d'indemnisation", basé sur les revenus pétroliers, facilite l'indemnisation des expatriés, notamment d'Afrique du Nord. La fluidité du processus de décolonisation permet à la IV république de survivre. Même si la Constitution doit être fortement amendée au début des années soixante. L'autonomie énergétique de la France, devenue premier exportateur mondial d'hydrocarbures, rend inutile le développement d'un programme de centrales nucléaires. Le seul programme existant est celui destiné à "l'atome militaire". En termes d'aménagement du territoire, des "toiles" de pipe-line irriguent la France, le "raffinage" étant abondamment utilisé pour se substituer aux industries en déclin : sidérurgie, charbon, textile... L'implantation de ce type d'activité devient un enjeu central des joutes électorales. Il est décidé de créer, sur le littoral atlantique, une ville spécialement dédiée à l'exploitation du pétrole. Nantes, Saint Nazaire, La Rochelle et Bordeaux étaient sur les rangs. On préfère finalement créer une ville nouvelle de toutes pièces, Petrolia. La thématique du déclin des industries pétrolières, comme hier le charbon, surgit au milieu des années quatre-vingts dix. La "manne pétrolière" avait relativement protégé la France de la crise économique, des années soixante-dix/quatre vingts. Avec retard, elle s'y plonge à son tour. De fait, la présence de trésors d'hydrocarbures en facade atlantique a fortement contrariéle développement touristique de ces régions, au profit de la péninsule ibérique notamment.La France n'est que la cinquième destination touristique mondiale. De même, les ressources pétrolières avaient largement permis de financer des programmes sociaux : retraites par exemple. Vers 1995, on commence à puiser dans le "fonds pour les générations futures", destiné initialement à préparer l'après-pétrole. Dès 2002, il n'en reste plus grand'chose. - D'où l'émergence d'une formule : en France, on a eu du pétrole, mais on a manqué d'idées...
. point de divergence : origine d'une absence de défaite française à Dien-Bien-Phû.
. intérêt : application des règles de l'uchronie à des évènements politiques récents.
Les accords, dits du 6 mars 1946, entre Ho-Chi-Minh et Jean Sainteny, trouvent leur application. Le Maréchal Leclerc de Hautecloque est nommé Haut-Commissaire en Indochine, en remplacement de Thierry d'Argenlieu, devenu Ambassadeur auprès du Saint-Siège.
. La conférence de Fontainebleau, en 1946, aboutit à un accord entre les parties. Dès 1948, Viet-nam, Laos et Cambodge accèdent à l'indépendance, sous forme de royaumes. Ils restent une composante de «l'Union française». Des élections, relativement libres, ont lieu dans ces trois états.
Evolution du Viet-nam :
Les élections voient le, net, succès du Viet-Minh et des partisans de Ho-chi-minh; imprégnés de communisme certes, mais surtout de patrotisme vietnamien. Ho-chi-minh parvient au pouvoir dès 1948, soit un an avant la victoire de la révolution communiste chinoise. Le monarque, confiné à un rôle protocolaire, reste en place.
. Le socle de nationalisme anti-chinois des vietnamiens prend le dessus. Face à la révolution communiste chinoise, les nationalistes vietnamiens deviennent un partenaire «signifiant» des Etats-Unis.
. Vue des Etats-Unis, la politique de « roll back » du communisme voulue par Washington se décline de deux façons : le modèle coréen, impliquant une intervention militaire directe et massive, et l'indochinois, fait d'une coopération avec des dirigeants nationalistes locaux. Le processus de décolonisation de l'Indochine française est même présenté par le Président américain Truman comme un modèle du genre.
. Cependant, contrairement aux accords initiaux franco-vietnamiens, prévoyant la préservation des propriétés françaises, les nationalistes vietnamiens exproprient, sans véritable indemnisation, les biens français, surtout dans le Nord. La France, en réponse, signe des accords de coopération militaire renforcée avec le Cambodge, puis le Laos. Ces derniers craignent une forme d'impérialisme vietnamien sur l'ex-indochine française. Ces crispations débouchent sur une série d'incidents, et finalement sur le départ des français, dès 1957, de leur dernière grande base navale au Viet-nam, à Da-Nang. Le Viet-Nam quitte l'Union française au 1er janvier 1958. Le souverain, conscient de la fragilité de sa monarchie « renonce à ses droits à la couronne, pour lui et sa famille », en 1963. La République est proclamée en 1964.
Evolution du Laos :
. Des élections ont donc lieu en 1947. Mais le défaut de structure politique préexistante aboutit à une représentation plus proche d'une cour de souverain que d'un parlement classique. Dans le courant des années 50, émerge une guerilla d'inspiration communiste, aidée plus qu'influencée par la Chine.
A la mort du roi, en 1959, un coup d'état militaire met un terme à la monarchie laotienne. Le Laos, devenu République, quitte l'Union française en 1962. Il signe avec les Etats-Unis un accord de partenariat. La situation politique intérieure se stabilise par la suite.
Evolution du Cambodge :
. Contrairement à ses voisins, le Cambodge est le seul à s'inscrire, durablement, dans le maintien de la monarchie, et d'une relation « contractuelle » avec la France. Il est vrai que ce pays était, quelque peu, protégé par ses voisins, des infiltrations communistes, et marqué d'un fond de culture anti-vietnamienne.
Le Cambodge devient un modèle de développement pacifique. Il évolue vers une monarchie constitutionnelle démocratique. Il ne quitte l'Union Française qu'à la dissolution de celle-ci, en 1975.
Influence sur la France :
. L'indépendance de l'Indochine incite les musulmans d'Afrique du nord à des revendications similaires. Le refus français de s'engager dans cette voie débouche sur une radicalisation, puis l'émergence d'une guerilla dès 1950/1951. Laquelle se développe au cours des années suivantes.
. La « crise coloniale » entraîne le succès, aux élections législatives de 1956, du mouvement politique fondé par Charles de Gaulle, le « Rassemblement du peuple français ». Lequel recueillait régulièrement près du quart des suffrages aux élections. Au pouvoir, Charles de Gaulle s'oppose notamment à un projet d'intervention militaire sur le canal de Suez, nationalisé par l'Egypte.
. Afin de sortir de la crise institutionnelle, est proposé au peuple français un texte constitutionnel, dit, de « V république » surnommé la «République des provinces »; renforçant l'exécutif et mettant en place une forme de fédéralisme articulé sur les provinces, et ayant pour effet indirect de donner une certaine autonomie législative à l'Algérie. Le succès, dès 1958, des partis politiques indépendantistes modérés en Algérie, aboutit à une évolution progressive de l'Algérie vers une indépendance pleine et entière; effective dès le début des années soixante. Le dernier lien, une assez formelle appartenance à « l'Union française », s'efface le 13 mai 1968.
. En dépit des efforts consentis, les difficultés croissantes rencontrées par les « français d'algérie » aboutit à un grand mouvement de rapatriement de 1964 à 1975.
Influence sur les Etats-Unis :
Les Etats-Unis ne s'engagent pas militairement au Viet-nam. Le Président Johnson est réélu en 1968, battant son rival Richard Nixon. Il préside jusqu'en 1972, en fait le 20 janvier 1973.
. Le grand mouvement contestataire des années soixante, axé sur la libération des moeurs, la promotion des femmes, l'égalité des noirs aboutit, en 1973, à l'élection d'une candidate républicaine, à la Présidence des Etats-Unis; appellons-là de son nom de code : Molly Karpenter.
. Le reste est une autre histoire.