Des pays différents

Une expansion de la Suisse 

- point de divergence : la Confédération helvétique prend une large expansion à la fin du moyen-âge. 

- intérêt : uchronie centrée sur l'expansion d'un "modèle institutionnel" original.

En 746, la noblesse alamane échappe, à Cannstatt, au massacre prévu par le roi d'Austrasie. Se perpétue alors, dans la région correspondant aux actuels Alsace et ouest du Bade-Wurtemberg, une hiérarchie nobiliaire porteuse d'une identité nationale. 

Ce qui aboutit, aux alentours de l'an mille, à l'émergence d'un état, politiquement structuré, recouvrant la partie nord-ouest de la Suisse, et une partie de l'est de la France actuelles, le "duché de haute alémanie". 
Le dernier descendant masculin de la lignée des ducs de haute alémanie décède en 1470. Charles le Téméraire cherche à récupérer son héritage, entraînant la révolte des populations concernées. Ces dernières s'allient alors aux "VIII" cantons suisses. 

En 1477, après la mort du Téméraire, la dernière "duchesse de haute alémanie", aux droits précisément contestés, les cède à la confédération des cantons helvétiques, sous forme de baillage. 
Une partie du "duché de haute alémanie" revient à la France. Au prix de concessions croisées, France et Habsbourg acceptent. Tout ceci sera confirmé à l'occasion du traité de Bâle, en 1499. 

Cette Confédération helvétique, renforcée, par rapport à notre continuum s'entend, est entraînée dans les guerres d'Italie. Elle tend plutôt à combattre les Habsbourg. Ce qui, dans l'ensemble, la place du côté des français. 
La puissance relative de cette confédération lui permet d'y prendre une part active. 
En 1536, après la mort du duc de Milan, le roi de France François 1er préserve l'alliance suisse en lui laissant occuper l'essentiel de la Savoie. 
En 1559, Valois et Habsbourg en donneront baillage "sur trente ans" à la Confédération helvétique. Les guerres de religion feront de ce provisoire du permanent. 

Au XVII siècle, la guerre de trente ans déborde en Italie du nord. Les troupes françaises obtiennent le droit de passer par la Savoie. Les Habsbourg craignent qu'une intervention suisse ne fasse balancer définitivement la guerre en leur défaveur. Ils veulent notamment conserver le col du Brenner, dans le Tyrol. 
Parallèlement, les populations du nord-Piémont se révoltent contre la soldatesque. Une forme de guérilla apparaît. La guerre civile s'y installe et les suisses, devant des débordements à leur frontière, envoient un contingent en Italie du nord. Les élites des régions concernées finissent par demander leur rattachement à la Suisse, pour se protéger. D'autant que l'armée helvétique a eu l'habileté d'amener du ravitaillement à une population menacée par la famine dûe aux pillages. 

Finalement, ce rattachement du nord du Piémont à la Confédération helvétique est acceptée par les traités de Westhpalie, en 1648. Ces régions se transformeront rapidement en cantons de droit commun. 

Au début du XVIII siècle, lors de la guerre de succession d'Espagne, Louis XIV recherche l'alliance de la Confédération helvétique. L'Autriche, en réaction, conclut un traité secret : si le Milanais devient autrichien, les suisses auront la partie nord. 
Ce qui advient au traité d'Utrecht en 1715. 

La situation se stabilise jusqu'au moment de la Révolution française et surtout de l'Empire. Envahis par les troupes révolutionnaires, les helvètes connaissent de multiples contrariétés : mauvaises récoltes, excès d'une occupation inavouée, pertes de souveraineté. 

La coupe déborde lorsque Napoléon fait mine de transformer la confédération en "vice-royauté" pour un membre de sa fratrie. En 1809, le mécontentement se transforme en émeute, puis en insurrection. 
Des contingents de volontaires suisses se joignent aux autrichiens en 1809, enfonçant l'armée napoléonienne à Wagram. Dans la débacle française, Napoléon 1er trouve la mort. 

En 1813, les alliés, bien que reconnaissants à la Suisse, ne feront que la rétablir dans son intégrité territoriale d'avant la Révolution française, refusant de lui accorder, comme elle le demandait, un accès à la mer. 

La suite est une autre histoire... .

Un état scandinave unitaire

- Point de divergence : transformation de l'Union de Kalmar en état constitué. 
- Intérêt : uchronie créant un état unitaire au nord de l'Europe. 

1 - LA NAISSANCE D'UNE NATION : 

. Au XIV siècle, la reine Marguerite 1ère de Danemark, fondatrice de "l'Union de Kalmar", a une descendance qu'elle met sur le trône. Pendant plusieurs générations, celle-ci règne avec compétence, en tous cas avec succès. 

. Autour de cet état constitué, une nation scandinave s'affirme. La religion protestante luthérienne devient d'Etat au cours du XVI siècle. "Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous sépare" est la devise. 

. En 1590, suite à un problème successoral, la « Révolution douce » aboutit à la mise en place d'une constitution « parlementaire », préfigurant les institutions démocratiques modernes. La monarchie scandinave, cesse d'être absolutiste. Si tant est qu'elle l'ait jamais été. 

2 - UNE RIVALITE AVEC LES PUISSANCES VOISINES : 

. A la fin du XVI siècle, des explorateurs scandinaves se lancent vers l'ouest. Ils établissent des comptoirs dans les Antilles, en Amérique du Nord et surtout au Canada. Ce dernier pays ne se nomme pas d'ailleurs "Canada" - comme dans notre Continuum -, mais "Kansbya" puis "Kambya", prononciation nordique du même mot. 
. La rivalité maritime avec l'Angleterre débouche sur un conflit. La victoire finale de l'Angleterre confine le développement colonial de la Scandinavie à l'Europe du nord. 

. Une série de guerre éclate avec la puissance catholique voisine, la Pologne. Les résultats finaux sont assez équilibrés. Cependant, une nouvelle puissance émerge à l'Est, trouvant même un débouché sur la Baltique : la Russie. 
Au début du XVII siècle, le Tsar Pierre le Grand fait de Riga, sur la Daugava, un grand port russe d'accès à la Mer. L'estimant cependant trop proche des frontières occidentales de la Pologne et des états allemands, il préfère laisser sa capitale à Moscou. « Saint Petersbourg » est créé plus au sud que dans notre continuum. 
Au XVIII siècle, la Scandinavie participe aux « partages » de la Pologne, le rival historique. 

3 - UNE IMPLICATION DANS LE CONCERT EUROPEEN : 

. Dans les premières années du XIX ème siècle, les armées de la Révolution et de l'Empire français envahissent l'Allemagne. Au début, les armées scandinaves sont leurs alliés, contre les traditionnels rivaux allemands et russes. Mais finissant par craindre l'hégémonie napoléonienne sur l'Europe, la Scandinavie se joint aux alliés en 1810. Ses troupes contribuent de façon décisive à la victoire sur Napoléon. 

. En 1868, les troupes prusso-allemandes de Bismarck s'emparent de Copenhague. La Scandinavie perd son rivage de Poméranie. 

. Au cours de la première guerre mondiale, la Scandinavie reste neutre jusqu'en 1917. Son intervention décide du sort de la guerre au profit des alliés. 

. La puissance de son action atténue le « revanchisme » allemand. Les nationaux socialistes ne parviendront pas au pouvoir en Allemagne. Il n'y aura pas de seconde guerre mondiale. 

4 - LA SCANDINAVIE DANS LE MONDE MODERNE : 

. La Scandinavie est aujourd'hui un Etat d'environ 1.500.000 km2 en Europe, et 3.500.000 km2 en prenant en compte les territoires Nord-Américains et du Groenland, sixième pays du Monde en superficie et plus grand en Europe occidentale. 

. Avec 30.000.000 d'habitants, la Scandinavie est le quarantième pays le plus peuplé de la planète. 

. La Scandinavie a remporté la Coupe du monde de football en 1958 et 1994. Elle a organisé les jeux olympiques d'été en 1952, 2000.

Le reste est une autre histoire*.