Antiquité revisitée

César n'est pas tué aux Ides de Mars

Point de divergence : Jules Cesar n'est pas tué aux ides de mars, logique d'émergence d'une rivalité entre deux empires dirigés par des descendants de Cesar.

Intérêt : Uchronie rétablissant un destin célèbre. Bien entendu, s'agissant d'une uchronie, il y a mélange de personnages ayant réellement existé, Cicéron, et imaginaire, Cleopatra Spesspeia, ou d'un destin différent à des personnages réels - Lepide.

 

. Jules Cesar n'est pas tué aux « ides de mars ». Une fuite le met en garde. Sous sa toge, est glissée une protection en cuir. Dès que les poignards se lèvent, il jette une capuche, protégée elle aussi. Ce qui laisse les quelques secondes nécessaires à sa garde pour intervenir. Jules César peut ainsi prendre à témoin le peuple de Rome de la duplicité du Sénat romain, du moins d'une partie. 

. Plutôt que de s'engager dans la campagne militaire prévue en Syrie, il lance la lutte contre les comploteurs. Il en arrête quelques auteurs. Puis les fait exécuter, dont Marcus Brutus. Jules Cesar savait être impitoyable avec ses ennemis. Certains sénateurs parviennent à fuir. 

. Jules Cesar suspend provisoirement le Sénat. Mais se pose, malgré tout, le problème des institutions. Jules Cesar, après sa victoire, commence par élargir la base des citoyens romains. Il crée un « Princeps Augustus», forme de monarchie impériale, atténuée d'un pouvoir réel à un Sénat affaibli, et flanqué d'une assemblée plébeienne, le « Tribunat ». Il institue, également, le principe de l'association du successeur, le » Heres Edis » au « Princeps Augustus ». 

. Cleopatre reste à Rome, avec Jules Cesar, pendant quelques temps. Ils auront d'ailleurs une fille, Cleopatra Spesspeia en – 43. 

. Néanmoins, les projets d'empire commun egyptien/romain, sur lequel les descendants de Cléopatre et Cesar auraient pu régner, n'aboutissent pas. La population romaine, en dépit des efforts de Cesar, est résolument hostile à « l'Orientale ». Après une tentative d'assassinat échouant de justesse, en - 42, Cléopatre s'en retourne à Alexandrie, accompagnée de la seule Cleopatra Spesspeia. Elle ne reverra jamais Cesar. 

. Elle obtient cependant la reconnaissance définitive du « Regnum Aeyptien » par Rome. Un général romain, Lepide, est autorisé à devenir « général en chef » des armées « Aegyptiennes ». De plus, Cesar, désireux d'assurer une certaine sécurité stratégique au «Regnum Aeyptien», parvient, en – 38, à lui faire restituer Chypre, passé quelques années auparavant, des mains des Ptolémées à celles de la République Romaine. Il est vrai que la campagne victorieuse des armées romaines en « Batavie » de – 42 à – 39, placait Cesar en position de force. 

. Cesar avait en effet lancé des troupes, commandées par des généraux compétents, à l'assaut de territoires germaniques. « L'épèe la plus menaçante pour Rome ne peut que sortir des forêts germaines ». Entre – 44 et – 29, il parvient donc à assurer à Rome les territoires bataves, frisons, et chamaves. 

. Cesar meurt en - 29, à l'age de 69 ans, d'une pleurésie, âge relativement avancé pour l'époque, surtout eu égard à une santé perçue comme fragile. Quelques temps auparavant, il avait commencé à associer au trône son fils Cesarion, qui venait d'atteindre ses 18 ans. 

. Cleopatre n'aura plus ni mari, ni enfants. Certains historiens l'ont soupçonnée d'avoir tout fait pour empêcher une naissance susceptible de faire naître des rivalités pour le trône du « Regnum Aeyptien ». 

. La politique de Cléopatre consiste à maintenir l'indépendance « aegyptienne ». Si elle envisage volontiers une réunion des couronnes romaines et aegyptiennes sur la tête d'un de ses descendants, elle craint cependant la fragilité de celle-ci, dans une Rome volontiers frondeuse, et restée quelque peu républicaine. 

. A Rome, Cesarion, bien jeune, n'est cependant pas dépourvu de qualités intellectuelles et morales. Il porte beau, a de la culture, de la maintenance, et de la répartie. Sa vie personnelle, sans être ascétique, ne souffre pas d'excès. Il a pour la matière politique une vraie inclinaison. Surtout, il reste soutenu par les partisans de son père, et par le peuple, voyant en lui un rempart contre l'aristocratie. Il est d'ailleurs aidé en cela par un conseiller de haute expérience et talents politiques : Cicéron, devenu de facto une sorte de « premier ministre », « primus inter pares ». Cesarion finit d'ailleurs par épouser, en – 25, Plagosta, petite-fille de Ciceron et fille du fils de ce dernier, Marius. 

. En – 25, meurt, de la fièvres des marais, en Aegypte, Lepide, général en chef des armées aegyptiennes. Sous sa férule, l'armée Aegyptienne s'est quelque peu professionnalisée, et modernisée. Surtout, il a perfectionné un système de canaux et d'inondation en cas d'invasion. 

. A Rome, les sénateurs, craignant l'émergence, à l'Est de la Méditerranée, d'une nouvelle Carthage, plaident pour une conquête militaire du « Regnum Aeyptien ». Peut-être aussi les républicains, ou en tous cas les partisans du Sénat, restés nombreux, souhaitent-ils montrer que Cesarion, n'agit pas conformément aux intérêts de Rome, en refusant de s'engager contre l'ennemi, ou présumé tel, « Aegyptien ». Sur lequel règne sa mère, et peut-être bientôt sa soeur. 

. Ils ont d'ailleurs l'habileté de mettre en avant un fils adoptif de Cesar, Octave. Certains réclament même l'association de ce dernier au trône. Il est vrai qu'au fil des ans, les rangs des anciens soutiens de Cesar s'éclaircissent. Et que les fils de Cesarion et de la fille de Cicéron sont encore relativement jeunes. 

. En – 20, éclate « l'incident du grain ». Suite à de mauvaises récoltes, l'Aegypte majore le prix du blé vendu à Rome. Les partisans de la guerre deviennent majoritaires à Rome. Cesarion se résout à accepter la guerre avec l'Aegypte. 

. Les troupes romaines débarquent en Aegypte en – 18. Mais les Aegyptiens, utilisant le système de digues mis en place par Lepide, parviennent à contenir l'invasion, en dressant devant elle de brusques fossés d'eau. Craignant des inondations meurtrières, les forces d'invasion finissent par rembarquer. Le vieux général Marc-Antoine, dirigeant l'expédition, se noie dans l'opération. 

. Cléopatre, en position de force relative, parvient à sceller la paix avec Rome, au prix, ou grâce à, un arrangement matrimonial : elle marie sa fille Cleopatra Spesspeia. au fils d'Octave. Le mariage avec un des endant de Cesarion était exclu : outre les problèmes de consanguinité, les Aegyptiens ne souhaitaient pas prendre le risque d'un rapprochement entre les deux dynasties. 

. Ainsi prend fin la première partie de ce que l'Histoire retiendra comme les « guerres juliques », ou guerre entre les deux grands empires dirigés par des descendants de Cesar. 

. Cleopatre ne meurt qu'en – 10, et encore accidentellement : mordue par un serpent de son zoo. Sa fille Cleopatra Spesspeia lui succède sur le trône d'Aegypte, le fils d'Octave, son mari, n'ayant qu'un rôle de représentation comparable à celui d'un moderne prince consort. 

. Cesarion, toujours au pouvoir à Rome, et à l'est les Parthes, recommencent à fourbir leurs armes contre un empire « aegyptien » présumé affaibli. 

. la deuxième partie des « guerres juliques » est sur le point d'éclater. 

. La suite est une autre histoire... 

 

Prise de Rome par Hannibal

- point de divergence : prise de Rome par Hannibal en - 216 et victoire définitive de Carthage sur Rome 

- intérêt : uchronie appliquée à un évènement historique majeur; par convention, le décompte chronologique est identique à celui de notre continuum. 

 

HANNIBAL PREND ROME EN – 215 av JC, ASSURANT LA VICTOIRE DEFINITIVE DE CARTHAGE SUR ROME :

. En - 215, Hannibal prend Rome. 
. Toute l'Italie, Ombriens et Etrusques compris, fait allégeance, à Carthage plus qu'à Hannibal. 
. La disparition de la puissance romaine est durable. L'influence « romaine » ne s'exerce plus que sur la partie centrale de l'Italie. Rome devient une nation « composante » de l'imperium carthaginois. 
. L'expression « avoir le destin de Rome » désigne aujourd'hui une gloire éphémère. 

. Hannibal reçoit en « Partage », l'Italie du Nord. Il y meurt de sa belle mort en – 180, à l'âge de 66 ans. Sa famille, les « Barcides », règne sur cette région pendant près de deux siècles. Elle garde aujourd'hui le nom « d'Hannibalie ». 

MAIS CARTHAGE N'EST PAS EN MESURE D'ASSURER UNE DOMINATION DURABLE SUR LA MEDITERRANEE :

. Après sa victoire sur Rome, Carthage établit une forme de république élitocratique. Elle domine l'actuel Maghreb; la péninsule ibérique; l'Italie du sud; l'Italie du nord par le « partage » donné à Hannibal. Le sud de la Gaule lui est, un temps, inféodé. 

. A l'Est, vers – 190, la dynastie maédonienne des Antigonides parvient à établir, laborieusement, sa domination sur la Grèce.

. Vers – 160, Carthage tente d'étendre son influence vers l'est de la Méditerranée. Mais son régime politique, mal assuré, ne parvient pas à donner à ses amiraux, et généraux, les moyens d'une victoire. La défaite de sa flotte, en – 150, aux « Dardanelles », donne un coup d'arrêt, définitif, à son expansion en Méditerranée orientale. S'amorce même pour elle un lent déclin. 

DANS LA HAUTE ANTIQUITE, DES ETATS RIVAUX, A PEU PRES EGAUX, SE CONSTITUENT EN EUROPE ET SUR LE POURTOUR DE LA MEDITERRANEE : .

. Environ deux siècles après la victoire de Carthage sur Rome, ont émergé plusieurs états géographiquement constitués : Carthage; ouest de la méditerranée ; « Celtie » pour l'Europe occidentale ; « Germanie », pour l'Europe du Nord. « Pannonie » pour l'Europe Centrale; « Antigonie », péninsule balkanique ; Empire Parthe pour la Méditerranée orientale. Le monde méditerranéen n'est jamais unitaire.

CES ETATS PLONGENT DANS DES RIVALITES DURABLES : 

. La haute antiquité n'est jamais une période d'intense développement culturel. Coexistent plutôt des etats militairement rivaux.

. Le monothéisme progresse, au début de notre ère. Mais avec une « église « nationale par pays « mithraïque » à Carthage par exemple. Ces rivalités religieuses renforcent les antagonismes nationaux.

. Les grandes migrations de la fin de l'antiquité sont moins déstabilisatrices pour les états en place. Elles ne les renversent pas. 

L'EMERGENCE A LA MODERNITE POLITIQUE ET TECHNOLOGIQUE INTERVIENT AU MOYEN-ORIENT :

. A partir du IVème siècle, s'affirme au moyen-orient une puissance dominante : celle de l'Empire Scythe. Où une heureuse succession de rois victorieux permet l'affirmation de cette puissance. Laquelle absorbe le déliquescent Empire Parthe.

. En Europe, certains états s'étendent. La Germanie absorbe la Pannonie. La Celtie s'approprie une partie de la péninsule ibérique de "l'Empire" carthaginois. 

. L'Empire Scythe devient la matrice centrale, à mi-chemin de l'Asie et de l'Afrique, de l'épanouissement des arts, des lettres et de la culture. Bien des siècles plus tard, la "révolution industrielle" prendra naissance chez lui. 

DIFFERENCES PAR RAPPORT A NOTRE CONTINUUM :

. Le Grec est la "lingua franca" des langues occidentales. 
. Les "croisades" n'existent pas. 
. La « redécouverte » de l'Amérique n'intervient qu'au cours milieu du XVI siècle, et par des navigateurs originaires... du moyen-orient.

Alexandre le Grand vit jusqu'à 75 ans

- Point de divergence : Alexandre le Grand vit jusqu'à 75 ans.

- Intérêt : uchronie permettant de rétablir un grand destin historique.

 

- Après des années de beuverie et de fêtes, le corps d'Alexandre le Grand s'est affaibli. Il est sauvé, de justesse, en -323, d'une fièvre des marais.

Dès lors, il s'impose une discipline d'ascète, mettant fin à ses excès alimentaire et de boisson. Stricte hygiène de vie qu'il respectera, à l'étonnement de ses contemporains, jusqu'à la fin de son existence. Ce qui ne l'empêchera pas de multiplier les concubines. 

- 322/320 : il engage une campagne dans la péninsule arabique, la dirigeant lui-même. Il agrège à son Empire une partie du littoral de la mer d'Oman. A cette occasion, il fonde une unité d'intervention maritime, précurseuse, en quelque sorte, des fusiliers-marins. L'obligation faite à ses membres d'apprendre à nager fut source d'étonnement pour les militaires de l'époque. 

- 315 : campagne d'Europe. Il envahit la Dacie et la Thrace, ainsi qu'une partie de l'Illyrie. Mais, dès - 311, il doit repousser l'attaque des tribus celtes menées par le chef Molistomos. Il fonde "Alexandrie de Thrace", sur le Danube, fortifiant sa frontière nord. Mais il arrête là sa conquête de l'Europe. Alexandre le Grand ne souhaite pas "plonger son épée dans les forêts celtes". 
Il ne s'implique pas en Méditerranée occidentale. Il conclut un traité avec Cathage, jugeant inutile de le faire avec l'autre puissance émergente de la région : Rome. 

En - 310 : répudiation de Roxane, perçue comme intriguante. Elle se retire en Bactriane. Des deux enfants qu'elle lui a donné, seul le premier, "Alexandre Aigos", né en - 323, atteindra l'âge adulte. "Alexandre Aigos" règnera, en "vice-roi", à partir de - 300 sur la partie méditerranéenne de l'empire. Après la mort de son père, il rappellera Roxane à ses côtés. Mais elle meurt en chemin, en - 280, à un âge avancé pour l'époque : 65 ans. 

La seconde épouse d'Alexandre, Stateira, fille du roi perse Darius III, devient donc la première en - 310. Elle lui donne plusieurs enfants, dont un, "Alexandre Acheminor", né en - 315, accède en - 290 à la vice-royauté "d'asie alexandrienne": soit l'asie mineure. Stateira meurt de cause naturelle en - 307. 

- En - 310, Alexandre le Grand attaque l'Inde, notamment à son grand roi de la partie nord, "Chandragupta maurya". Interviennent alors cinq années de campagnes intensives. In fine, la guerre se solde par un traité, entre "Chandragupta maurya" et Alexandre, s'analysant moins comme une capitulation du premier que comme une sorte de "fusion" entre empire d'Alexandre et Inde. "Chandragupta maurya" renonce au trône en - 305 et se retire. 
En cette même année - 305, Alexandre fait de la fille du roi "Chandragupta maurya" sa première épouse. Un fils qu'il aura d'elle, "Alexandre Maurya", deviendra en - 281 vice-roi de la partie "indienne" de son empire. 

- Alexandre le Grand se résout à ne rien tenter au délà de l'Inde, militairement parlant s'entend. Depuis longtemps, il pressent que la progression de son empire dépendra d'abord des explorations maritimes. Il a confié à son amiral, Nearque, la construction d'une flotte. 
Il fonde des comptoirs d'escale : abris fortifiés dans des iles, garnisons, approvisionnements en eau douce. (voire points sur la carte). 
Les explorations lancées par Nearque s'orientent essentiellement dans l'océan indien : afrique de l'est, indonésie; golfe de thailande. Ses flottes atteignent madagascar et l'indonésie, mais pas l'australie, le pacifique ou le cap de bonne espérance. Nearque disparaît en - 295, au cours d'une expédition dans le sud de l'océan indien. Quelques tentatives dans l'Atlantique, par la Méditerranée, sont faites. 
Les essais d'exploration terrestre en direction des plateaux tibétains ou des plaines sibériennes, voire de l'asie du sud-est, feront long feu. 

- Vers - 281, sentant sa fin proche, et conscient de la difficulté à perpétrer l'unité de l'empire, Alexandre décide que ses trois fils "vice-rois" règneront chacun leur partie donc : 
. la partie méditerranéenne à "Alexandre Aigos"; 
. l'asie mineure à "Alexandre Acheminor"; 
. les indes à "Alexandre Maurya"; 

Par ailleurs, il placera ses enfants adultes issus de concubines - 21 ! - aux plus hautes responsabilités de l'empire. Ils feront, bien entendu, souche. On a ainsi récemment établi avec certitude, grâce à la tracabilité adn, que les "vieilles noblesses" d'Inde et d'Europe sont toutes plus ou moins apparentées à Alexandre; en dépit des bouleversements de l'Antiquité. 
- Il meurt de cause naturelle, dans son sommeil, en - 280. Alexandre le Grand dont le corps momifié est conservé dans son mausolée d'Alexandrie d'Egypte. 

Le reste est une autre histoire... 
 

 

Des scythes à la place des Francs - 1 -

. point de divergence : Le « Jombar Point » réside dans l'émergence d'une tribu d'origine scythe dans l'ouest de la France au cours du III ème siècle, catalyseur, en lieu et place des Francs, non de la France, mais de la nation « finisterienne » de l'Europe.


. Le choix est celui d'une uchronie « dialectique », sous forme d'interview du Professeur Mastuvu, uchronologue autoproclamé

PROFESSEUR MASTUVU, QUELLE EST LA REALITE HISTORIQUE, PAR RAPPORT A NOTRE CONTINUUM, DE LA PRESENCE, A LA FIN DE L'ANTIQUITE, DE TRIBUS « SCYTHES » ? 

Dans notre continuum, leur présence est réelle. Il s'agit de tribus d'origine asiatique, installées en différents endroits de Gaule au cours des IV ème et V ème siècles de notre ère. On les trouve, notamment, dans l'ouest de la France, dans le nord du Poitou, et l'est de la Vendée, sous le nom de « taïfales ». 


Il est donc possible d'imaginer une dérive ayant fait de ces tribus scythes les catalyseurs de la nation « finisterienne » de l'Europe; cf. la France de notre continuum. Insistons sur ce point, il s'agit d'une branche des scythes, non des germains. Leur caractère asiatique est donc plus affirmé. 

COMMENT S EXPLIQUE LEUR AFFIRMATION EN TANT QUE « TRIBU » OU « CLAN DOMINANT » DANS LA GAULE DU HAUT MOYEN AGE ? 

Comme souvent, le déterminant du « Jombar point », ou « point essentiel de l'histoire », tient en la présence d'un personnage fort. Dans ce cas précis, admettons la présence d'un roi légendaire, un peu sur le modèle de l'Arthur anglo-saxon. 
On peut ainsi imaginer « la légende du roi Ouarzoum », unificateur de la nation scythe. Il s'agit plus d'un organisateur intelligent, d'un grand politique, ayant su mettre en place des « institutions« efficaces et durables, que d'un conquérant.

 
Ce « royaume scythe », plutôt une confédération, intelligemment constituée, de tribus, installées dans l'ouest de la Gaule, et quasi indépendante de facto, a entraîné un mouvement d'agrégation de tribus d'origine asiate. Une migration massive s'est ainsi produite au début du IV ème siècle. Les germains ont eu préféré laisser passer cette horde. Elle allégeait la pression à leurs frontières. Et les Romains, déjà très affaiblis, y virent le moyen de renforcer ceux qu'ils percevaient comme leurs alliés. Il est vrai qu'ils disposaient d'un « foedus » ou contrat d'alliance. 

QUELLE EN SERAIT DONC LA REALITE GEOGRAPHIQUE ? 

La « frontière naturelle » serait au nord le Rhin, au sud l'Ebre, à l'est le Rhône, et une partie des iles britanniques. 
Si cet ensemble a su exister et durer, c'est précisément qu'il constituait une force importante à opposer aux invasions germaines et huniques. Ayant absorbé une part significative des îles britanniques, la « confédération » scythe en avait, de justesse, les moyens. 
Un tel schéma n'a rien d'improbable. N'oublions pas que, dans notre continuum, l'Angleterre a été normande. 

 

Des scythes à la place des Francs - 2 -

QUELLES SONT LES CONSEQUENCES SUR L EVOLUTION DE L EUROPE ? 

L'affirmation d'un « état » scythe, transcende les évolutions historiques. Si cet état survit, c'est qu'il parvient, à peu près, à faire face aux grandes invasions. 

Les germains se consolident dans leur ensemble « mittel européen ». Certes, des tribus « goths », parviennent, en passant par le sud, à s'installer dans la Péninsule ibérique, puis dans le Maghreb. Elles y constituent un ensemble homogène, poreux aux influences des religions d'origine moyenne-orientale. 

Les flux migratoires tendent ainsi à aller non vers l'ouest, mais vers le sud de l'Europe. Ce qui a un effet fatal sur l'empire byzantin. 

La conjugaison de ces déviations d'invasion et de l'émergence, dès le début du Vème siècle, d'un état de nature « asiatique » au nord-ouest, a, curieusement, un effet salutaire sur l'empire romain d'occident. Il parvient à se réformer et se protéger. Le résultat final est cependant plus une entité « post-romaine », une forme de descendance, que de permanence de l'ancien empire d'occident. 

Vers la fin du Haut Moyen-âge, émergent donc, en Europe, plusieurs grands ensembles politico-culturels. Le résultat est à peu près le même que dans notre continuum : nations d'importances approximativement égales, et antagonistes. Sans doute sont-elles moins nombreuses, et d'une répartition géographique différente. 

Ces nations, que l'on peut qualifier « d'ensembles », tant leurs modes d'organisation étaient variables : 
scythes : ensemble finistérien d'origine asiatique ; goths ; germains ; post-romains; slaves : scandinaves ; ougriens ; altaiques. 

QUELLE EST L'EVOLUTION RELIGIEUSE ? 

On y trouve la prévalence de mythes orientaux, par exemple les pratiques culturelles liées au feu, lointaine résonance du zoroastrisme. Il y a plus d'homogénéité chez les scythes. Ils y trouvent une partie de leur identité, influencés par des cultes imprégnés de zoroastrisme. 


D'où sans doute une émergence plus tardive du christianisme, et encore dans une version atténuée, où une forme de nationalisme religieux, s'est affirmée. Des croisades contre les scythes ont même été envisagées; trop risquées finalement. 

QUELLES SONT LES CARACTERISTIQUES CULTURELLES DES SCYTHES ? 

Leurs langues, coutumes et traditions les opposent à leurs voisins germains ou romains. Ce déterminisme culturel favorise l'affirmation d'une identité forte, même acculturée avec l'environnement. Et même au contraire : c'est ce métissage d'extrêmes qui lui donne sa force. 

Par exemple, un roi fait prisonnier par l'ennemi cessait immédiatement de régner ; avoir été fait prisonnier par l'ennemi était déshonorant. C'est un peu comme s'il était mort. Il était insultant d'envisager le versement d'une rançon, tout au plus un échange de prisonniers entre les camps .

Des scythes à la place des Francs - 3 -

ET D'UN POINT DE VUE LINGUISTIQUE ? 

La « racine » de » la langue « scythe » est certes indo-européenne, mais plutôt asiatique. 


Elle se distingue plus nettement des langues romanes, italiennes, portugaises et espagnoles, sans trop se rapprocher des anglo-saxonnes. On y trouve d'ailleurs des éléments finno-ougriens, proche des hongrois et des finlandais. 

Cette nation est rapidement tentée par les aventures maritimes. Elle a, jusqu'à un certain point, le destin de l'Angleterre de notre continuum. Elle est notamment à l'origine de la culture dominante de la nation nord-américaine. 

POURQUOI LE ROYAUME SCYTHE ABOUTIT IL A UN TERRITOIRE PLUS VASTE QUE LA FRANCE ET LA GAULE HISTORIQUES ? 

Les usages d'hérédité royale des scythes n'aboutissent pas aux fragmentations entre frères connues dans notre continuum. L'émergence rapide d'une vaste zone d'influence de culture non germaine incite les autres tribus à se fédérer. Un peu sur le modèle de l'antagonisme franco-allemand de notre continuum. Elle constitue un fort rempart contre les invasions. 

Ce qui permet, indirectement, la préservation d'une entité romaine dans l'angle des alpes et de la péninsule italienne : isolat géographique permettant l'affirmation d'une identité forte. 

Il leur faut une capitale. L'épicentre culturel, historique et religieux se situe sur le continent, sur une grande voie navigable, relativement centrale; la Loire donc. A la fois suffisamment proche des côtes pour pouvoir assurer la communication avec la partie insulaire de la confédération scythe, mais assez éloignée pour assurer une protection substantielle contre les attaques venues de la mer. Elle se fixe donc à l'endroit appelé "Angers" dans notre continuum, mais "Scythia"... dans le leur. 

Le reste est une autre histoire