- point de divergence : l'entrevue de Péronne, en 1468, entre Charles le Téméraire et Louis XI, est fatale à ce dernier.
- Intérêt : divergence forte à partir d'un évènement historique secondaire.
L'ENTREVUE DE PERONNE EST FATALE A LOUIS XI
En 1468, lors de l'entrevue de Peronne, Louis XI, tentant de s'enfuir, est abattu par un garde de Charles le Téméraire. Charles de France, frère de Louis XI, devient roi de France sous le nom de Charles VIII, un « Charles VIII » frère et non fils de Louis XI comme dans notre continuum.
Néanmoins, les grands seigneurs français se montrent loyaux à la Couronne. Les troupes de François II de Bretagne et de Charles le Téméraire sont repoussées.
Un traité de paix intervient à Compiègne en 1470.
Charles VIII meurt en 1472, mettant ainsi un terme à la dynastie des Valois directs.
DES GUERRES DE SUCCESSION ECLATENT
Une guerre de succession éclate entre différentes factions. On distingue, dans les grandes lignes, deux groupes : les « bourguignons », ou partisans de Charles le Téméraire, et ceux du « Roi René », René d'Anjou, représentant plutôt la « tradition » française. La branche cousine des Valois-Orléans ne parvient pas à faire... valoir ses droits sur la Couronne.
1473 : Charles le Téméraire est bien dans la peine pour trouver des alliés. De fait, beaucoup lui reprochent sa « félonie » et le meurtre de Louis XI à Peronne. Il est finalement tué lors de la Bataille de Villiers-le-Bel, le 25 décembre 1473. Il tentait de s'emparer de Paris.
François II de Bretagne, qui s'était finalement résolu à avancer ses troupes, les retire à l'annonce de la déroute et de la mort du « Téméraire ». L'empereur du Saint-Empire Frederic III est bien trop occupé à ce moment par la guerre de succession de Hongrie pour s'impliquer dans ces « affaires de France ».
La régence de Bourgogne revient, au moins théoriquement, à la tutrice de Marie de Bourgogne, Marguerite d'York, veuve de Charles le Téméraire. Mais les appétits se font jour autour de l'héritage du plus beau duché d'Europe occidentale.
René d'Anjou, le « Bon Roi René », parvient à se faire élire Roi de France par une assemblée des nobles en 1474. Il tente d'associer un de ses neveux au trône, reprenant la tradition de ses prédécesseurs. S'attirant l'hostilité des Grands pour ce projet, il y « surseoit » assez rapidement.
Tout au contraire, les « Grands » lui imposent comme successeur désigné, Louis d'Orléans, appelé à devenir Louis XII de France.
Pour assurer l'avenir, Marguerite d'York, « protectrice » de Marie de Bourgogne, fille et héritière du Téméraire, finit par accepter le principe d'un mariage de cette dernière avec Louis d'Orléans, appelé à devenir Roi de France.
Ce qui réveille l'inquiétude du Saint Empire et de l'Angleterre, face à l'émergence potentielle d'une très grande puissance à leurs portes. Mais, une fois de plus, le premier est trop accaparé par le conflit avec le roi de Hongrie Mathias Corvin pour intervenir. Et le second hésite à s'engager sans trop d'alliés sur le continent.
Cependant, dans le jeu des alliances, afin d'éviter une trop forte montée en puissance de la Bavière des Wittelsbach, une partie de l'ancien duché de Bourgogne, moyennant une rente de trente ans, est cédée à Maximilien de Habsbourg.
In fine, est signé le traité de Nancy en 1480 :
passent à la couronne de France : les pays-bas bourguignons, à quelques ajustements près, permettant la continuité territoriale des états d'Empire. le duché de Bourgogne
passent à la famille des habsbourg : le comté de bourgogne, et la Franche-Comté.
L EMERGENCE D UNE ASSEMBLEE DELIBERANTE PERMANENTE EN FRANCE :
Le « Roi René » est rappelé à Dieu en 1482, soit un peu plus tard que dans notre continuum. Le Pouvoir Royal lui avait rendu quelque énergie vitale. Louis XII d'Orléans lui succède.
Angleterre et Bretagne font alors cause commune pour attaquer la France. Où le trône du jeune roi Louis XII paraît bien fragile. « Coupons cette tête avant qu'elle ne se couvre de lys » écrira un chroniqueur.
Cependant, l'armée d'invasion anglaise se fait, assez piteusement, battre à Saint-Valery-sur-Somme. Et les troupes de François II de Bretagne préfèrent prudemment rebrousser leur chemin, quelques temps plus tard, après s'étre cependant approchées de Paris jusqu'à Caen.
Louis XII est, malgré tout, amené à faire des concessions aux Grands. Ne souhaitant pas trop céder aux Princes, il organise des « Etats généraux » à Tours en 1486.
Il lance une « Adresse », correspondant à une forme de charte constitutionnelle instituant un Parlement national, sous le nom « d'états permanents ». Où les « grands princes » doivent partager le pouvoir.
Ainsi, 1478 est traditionnellement considérée comme le point de départ de la « monarchie constitutionnelle » en France.
LE DEVELOPPEMENT DE LA PUISSANCE MARITIME FRANCAISE ET LA DECOUVERTE DE L AMERIQUE
Louis XII doit cependant faire face à un axe anglo/bretons, présentant un risque de reprise de la Guerre de Cent Ans.
Craignant un débarquement anglais, il développe, sur la façade atlantique, les « Galées de France ». En 1486, les amiraux de Louis XII, informés par des pêcheurs basques et bretons de la présence d'iles dans l'Ouest « au couchant du soleil », persuadent « Louis le douxième » de lancer des explorations.
Un navigateur « Jehan le Collibert » découvre, en 1486, un continent qu'il baptiste le « Marianna » en l'honneur de l'épouse de Louis XII d'Orléans.
DIFFERENCES PAR RAPPORT A NOTRE CONTINUUM :
Louis XII d'Orleans devient roi dès 1477. Il n'épouse pas « Jeanne de France », fille quelque peu mal formée de Louis XI, mais Marie de Bourgogne.
Cette dernière n'intègre donc pas la dynastie des Habsbourg. Mais elle ne décède pas d'une chute de cheval en 1482. Elle vit au contraire jusqu'en 1515.
Il y a, dès 1486, émergence d'un état parlementaire en France.
L'amérique n'est pas découverte en 1492 par Christophe Colomb, mais en 1486 par « Jehan le Collibert ». Elle est baptisée "Marianna".
DIFFERENCES PAR RAPPORT A NOTRE CONTINUUM :
Louis XII d'Orleans devient roi dès 1477. Il n'épouse pas « Jeanne de France », fille quelque peu mal formée de Louis XI, mais Marie de Bourgogne.
Cette dernière n'intègre donc pas la dynastie des Habsbourg. Mais elle ne décède pas d'une chute de cheval en 1482. Elle vit au contraire jusqu'en 1515. Il y a, dès 1486, émergence d'un état parlementaire en France.
La France met en place des « Galées ». Elles découvriront l'Amérique et 1486, nommée « Marianna » en hommage à Marie de Bourgogne.
L'amérique n'est pas découverte en 1492 par Christophe Colomb, mais en 1486 par « Jehan le Collibert » .
Le reste est une autre histoire..
. Point de divergence : La Révolution française aurait-elle eu lieu si Louis XVI avait eu "un doigt de fermeté" ?
- Intérêt : Typique du "jonbar point", ou "point essentiel de l'histoire", cette lancinante question mérite un traitement. Allons donc à la plus optimiste, pour l'intéressé en tous cas.
LOUIS XVI A EU « UN DOIGT DE FERMETE « :
PREAMBULE - LA MONTEE DES PERILS :
Admettons que Louis XVI ait été sensible au mot de Turgot : « N'oubliez jamais sire, que c'est la faiblesse qui a mis la tête de Charles 1er sur le billot ».
Louis XVI est un homme intelligent et cultivé. Il médite, profondément dirons-nous, ces fortes paroles. Il approfondit la science politique. Il se convainct, dans l'obscurité de sa conscience, de la nécessité d'une évolution.
Il développe une assurance d'acteur; travaillant ses effets de scène. En un mot, il s'éloigne de Louis Capet pour se rapprocher de Louis XIV. Il s'assure un réseau de membres de la haute noblesse, partageant ses idées libérales, formant une sorte de société secrète. Proche semble-t'il de la franc-maçonnerie.
1789 : LA GESTE REVOLUTIONNAIRE :
Les Etats Généraux se réunissent en juin 1789. Louis XVI laisse les débats se radicaliser.
Le 14 juillet 1789, il créée la surprise en demandant aux Etats Généraux leur "avis" sur un projet de "texte constitutionnel", rédigé en secret.
Il décide du vote par tête par une formule célèbre : « Messieurs, mélangez-vous ». Par son audace, il sidère les Etats Généraux. 1130 suffrages exprimés 850 voix pour; 280 contre; la formule « un coup du 14 juillet » devient désormais synonyme " de coup de théâtre ".
Immédiatement après, Louis XVI » habilite » cette Constitution.
« Ma conscience de Roi, que je ne vois en cet instant guidée que par la seule Providence, me dicte comme un devoir sacré de délivrer cette Constitution au peuple. »
« Peuple de France, je vous fais Roi, et me fais votre sujet »
De par cette Constitution, Louis XVI devient « Roi de France et des Français ».
Dévolution du pouvoir à la « Nation »; séparation des pouvoirs; proclamation de l'égalité des sujets du roi; institution du suffrage censitaire en constituent les lignes directrices.
Louis XVI, désireux d'échapper à Versailles, va s'installer aux Tuileries. Il y constitue un gouvernement modéré. On y trouve Mirabeau, Lafayette et Talleyrand.
Il s'affranchit de l'étiquette. « Ma seule étiquette, c'est désormais la Constitution ».
LA CONSTRUCTION DES INSTITUTIONS :
Août/septembre 1789 : troubles en province, car cette constitution est, parfois, interprétée comme une « capitulation des nobles ».
Octobre 1789 : élection des représentants à « l'Assemblée des Français » dite « auprès du Roi ».
Les résultats créent une assemblée globalement dominée par les modérés.
Décembre 1789 : création de la « Garde Nationale ».
Par la suite diverses lois dont :
1791 : loi « Robespierre » sur la sécularisation des biens du Clergé.
Loi « Brissot « sur la réorganisation administrative de la France.
L'HOSTILITE DE L'EUROPE :
La haute aristocratie, une partie de la noblesse, et du haut-clergé restent sourdement hostiles aux évolutions. Le Comte de Provence devient le chef de l'opposition.
1793 : Tentative de coup d'état de l'opposition intérieure du 20/1/1793, dite « du chapeau qui tombe »; une balle perdue fait choir le couvre-chef royal. L'opposition monarchiste radicale est déconsidérée. Une partie des Princes de sang doit s'exiler.
Marie-Antoinette s'en va "découvrir les lieux saints". Elle ne revient pas. Elle meurt dans son exil autrichien en 1800.
Une partie de l'Europe s'émeut du libéralisme français. Se met progressivement en place une coalition « anti-française », essentiellement structurée autour de la Prusse et l'Autriche.
Mais l'Angleterre s'allie à la France. Espérant, sans doute, que le radicalisme français est de nature à diviser la vieille Europe.
Des gesticulations militaires ont lieu aux frontières.
"L'Assemblée des Français" vote le " péril national ". Après des contrariétés militaires, les armées françaises obtiennent quelques succès. Dont la brillante victoire de Waterloo, en juin 1794, qui leur ouvre la voie de Bruxelles.
Devant la sympathie grandissante pour la cause française, les monarchies absolues préfèrent la prudence.
Au Traité de Luxembourg en 1794, la France obtient quelques concessions territoriales dans les Pays-Bas autrichiens.
LE RETOUR A LA PAIX ET "LOUIS L'INGENIEUR" :
1800 : Marie-Antoinette est « rappelée à Dieu ». Louis XVI épouse la veuve d'un général tué au combat; Joséphine de Beauharnais; un mariage morganatique, sur le modèle de Louis XIV avec mme de Maintenon.
1801 : Talleyrand devient « ministre principal ». Il succède à Georges Danton. Lequel meurt de cause naturelle en 1820.
1802 : Louis XVI perd le contrôle des évènements politiques. Ses fonctions prennent un aspect de plus en plus protocolaire. Il se concentre sur les recherches techniques et l'exploration. Il soutient la vie économique.
1811 : Il traverse l'Atlantique sur un bateau à vapeur. Ce qui lui vaut le surnom de « Louis l'ingénieur ». Il devient le premier souverain européen à mettre le pied en Amérique.
1820 : La France intervient, victorieusement, dans les guerres d'indépendance des colonies espagnoles en Amérique, aux côtés des indépendantistes.
1828 : Des mouvements révolutionnaires surviennent en Europe. La France y échappe. Elle apparaît même comme un exemple attractif de monarchie "constitutionnalisée".
1836 : La loi « Lamennais » sur l'harmonie sociale en pays chrétien devient le symbole d'une "monarchie sociale".
1841 : Louis XVI, affaibli par l'âge, abdique. Il conserve le titre de "Roi". Louis XVII lui succède.
Novembre 1854 : décès de Louis XVI; seul Roi de France, et des Français, devenu centenaire.
L'année 1858 marque le début des guerres européennes entre progressistes et conservateurs; et la fin de l'âge d'or.
L'Histoire ne dit rien de Napoléon Bonaparte.
Le reste est une autre histoire..
- Louis XVI réussit sa fuite à Varennes en 1791
- Intérêt : rétablissement d'un parcours historique, par basculement d'un "jombar point'
Louis XVI réussit sa fuite à Varennes
Trame : la fuite de Louis XVI, bien que réussie, le décrédibilise auprès de l'opinion publique.
Une autre branche de la maison de France, celle des Bourbon-Condé accède au pouvoir.
« La face du monde aurait été changée » (Napoleon à Jean-Baptiste Drouet)
1 – la fuite :
Jombar point : Marie-Antoinette ne confie pas sa mission d'éclaireur à son coiffeur Léonard, mais à un chevalier « Bertier ».
Curieusement, il s'agit là d'un pseudonyme, d'un individu jamais identifié par l'Histoire.
Le duc de Choiseul craint le stationnement prolongé de ses troupes à côté de Varennes. Quelques jours auparavant, il envoie des soldats sûrs dans les forêts avoisinantes jouer les voleurs de poules.
Il n'a, ensuite, aucun mal à convaincre les paysans du coin que ses troupes recherchent ces bandits de déserteurs.
Il évite ainsi la levée de fourches l'ayant obligé à lever le camp dans notre continuum.
Louis XVI atteint donc la place forte de Montmedy.
2 - l'échec de Louis XVI à rétablir son trône :
La Fayette est envoyé le déloger; puis Dumouriez. Ils n'y parviennent pas.
Louis XVI tente de relancer des négociations. Mais il apparaît comme un fuyard pour l'opinion publique en France.
Face aux menaces de l'armée française, Louis XVI se réfugie à Mayence; puis en Autriche-Hongrie.
Il parvient, cependant, à éviter la guerre entre la France et l'Europe, en se posant comme « médiateur ».
3 - Les Condé dynastie régnante :
Une certaine anarchie s'installe en France à partir de 1796.
Le prince de Condé « Louis-Henri de Bourbon-Condé » prend la tête d'une armée partie de Strasbourg. Il s'empare de Paris, devenant « Lieutenant-général du Royaume ».
Les républicains votent la chute des Bourbons. Ils portent au pouvoir le Prince de Condé « prince des sans-culottes ».
Il devient « Roi des Français » avec un étrange drapeau : noir et blanc frappé d'or au centre. Le blanc royal, le noir présumé symbole de l'opposé républicain, et l'union par l'or..
4 – La légitimation des Condé :
L'Autriche, présumant une faiblesse française et contestant la légitimité des Condé, « né du peuple et non de Dieu », entre en guerre contre la France.
La guerre tourne rapidement à l'avantage de la France. Laquelle conquiert les pays-bas autrichiens.
La Wallonie devient française. Un jeune conseiller militaire du « Roi des Français » , Napoléon Bonaparte, s'illustre dans cette campagne.
Les Flandres deviennent néerlandaises.
Curieux continuum, puisque dans notre continuum, Napoléon Bonaparte a fait fusiller le Prince de Condé.
5 – Le destin de Louis XVI, ex roi de France :
Marie-Antoinette donne naissance à un nouveau fils en 1794. Elle meurt d'un cancer en 1796.
Louis XVI renonce à son titre de roi de France, devenu très théorique. Il prend le titre de « Prince de Chambord ». Il cède le titre de « chef de la Maison de France », celle des légitimistes, à son frère, le comte de Provence.
Il se consacre aux sciences appliquées, développant notamment la machine à vapeur.
Il s'engage comme soldat de base dans les chevaliers de l'ordre de Malte. Il y sert très peu, symboliquement.
« Louis, Prince de Chambord » ne se remarie pas. Il meurt en exil en Autriche en 1821. Il est inhumé avec les anciens rois de France, à Saint-Denis.
Sa dépouille mortelle est ramenée d'Autriche par un convoi funèbre dirigé par un diplomate français, Louis de Talleyrand-Perigord; futur « président du Conseil du Roi, sorte de Premier Ministre ».
Le fils de « Louis, Prince de Chambord » , ex-dauphin, épouse une princesse allemande, dont postérité.
6 - Conclusion :
Bilan de cette fuite à Varenne réussie : l'établissement d'une monarchie constitutionnelle sur le Royaume de France, mais plus celle des Bourbons.
S'y substitue une branche cadette, n'ayant pas « trouvé son salut dans la fuite ».
L'épopée révolutionnaire française n'ayant pas été conquérante en Europe, le réveil des nationalismes est moins virulent et belliqueux. Ainsi, il y a réveil, mais pacifique, du nationalisme allemand.
. Les français partent dès 1810 à la reconquête d'un empire colonial.
Le reste est une autre histoire...
- Point de divergence : La Flotte française ne se saborde pas à Toulon le 27 novembre 1942. Elle rejoint les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord.
LA FUITE DE LA FLOTTE FRANCAISE DE TOULON EN AFRIQUE DU NORD :
- L'Amiral commandant la Flotte, Jean De Laborde, est retenu à Vichy. Dans une opération longuement préparée en amont, des gaullistes interviennent à Toulon. Ils parviennent à convaincre un groupe d'officiers d'ordonner la fuite. Seules quelques unités en cale sèche ou de second ordre restent à Toulon.
Ce « coup d'éclat » porte le nom d' »opération Alize ».
- 80 navires de guerre rejoignent ainsi Alger et Oran. Ils seront ravitaillés, en mer, par des pétroliers alliés. L'incapacité des forces aériennes de l'Axe à attaquer les forces de la Flotte traversant la Méditerranée est étonnante.
D'autant que les équipages n'étaient pas complets, tous les marins n'ayant pas choisi l'aventure. C'était suffisant pour faire bouger les navires. Mais les défenses anti-aériennes étaient souvent réduites.
LA REACTION DES FORCES DE L'AXE :
- Réagissant tardivement, les forces de l'Axe organisent l'opération « Armagueddon », visant à détruire les forces navales françaises libres au mouillage. Plusieurs raids ont lieu. Une dizaine de navires sont détruits. Les italo-allemands y laissent de nombreux appareils.
- Néanmoins, le retentissement du « ralliement » de la Flotte Française est immense à travers le Monde.
LES DIFFICULTES DE LA FLOTTE :
- Cependant, plusieurs problèmes apparaissent. Certains marins ont préféré rester à Toulon, de craintes de représailles pour leurs familles. Les équipages, suffisants donc pour traverser la Méditerranée, quitte à les répartir sur différents navires, ne sont pas en mesure de maintenir l'intégralité de la Flotte en état de combattre. Il faut former des personnels.
De plus, l'entretien des navires s'avère difficile, en Afrique du Nord : manque de pièces détachées ou de « cales sèches » pour l'essentiel.
Les navires français sont également sous-équipés en matériel moderne de détection anti sous-marine. Les équipements de guerre, calibre des canons, ne peuvent que laborieusement être approvisionnés par les manufactures alliées.
- Malgré tout, une bonne partie de la Flotte, une cinquantaine d'unités, est remise en état de combattre début 1943. Elle participe à la protection des convois de l'Atlantique. Quelques éléments sont même, assez symboliquement, envoyés combattre dans le Pacifique, après une « remise à niveau » en Amérique.
L'IMPLICATION DE LA FLOTTE DANS LES COMBATS :
- De Gaulle insiste cependant pour que la Flotte Française, remise en état de combattre, « upgradée » comme on dirait aujourd'hui, et réapprovisionnée en équipages, prenne une part active au prochain Débarquement allié en Europe.
- Malgré tout, associer la Flotte française à « Overlord » aurait conduit à donner à la France Libre, et à son Chef, la date précise, voire le lieu, du Débarquement. Ce que le Haut-commandement allié ne souhaitait pas.
- La « Flotte française «, nommée « XII ème flotte », est associée seulement au débarquement sur les côtes de Provence en août 1944. Une centaine de navires français y sont engagés, contre une trentaine dans notre continuum. Le « Dunkerque » coule dans les combats.
- La Flotte est envoyée en Indochine en juin 1945. Elle était censée participer à un débarquement au Japon. L'essentiel revient en France métropolitaine fin 1945. Seules quelques unités isolées resteront en Extrême-orient, sans grand effet sur le destin de la région.
- Le « Colbert » joue de malchance. Il saute sur une mine datant de la guerre, est pris immédiatement après dans un typhon, et coule. La quasi totalité de l'équipage est sauvée.
APRES LA GUERRE :
- L'évasion de la Flotte de Toulon, l'opération « Alize » reste une composante de la mythologie guerrière française, à côté, ou presque, d'Austerlitz ou de Bouvines.
- La Marine devient, pour une trentaine d'années, un corps de prestige. Le corps des « Ingénieurs de Marine », créé en 1945, est même le plus prestigieux des corps à la sortie de l'Ecole polytechnique.
On crée un corps « d'Inspection générale de la Marine et des Ports ». Il recrutera notamment à la sortie de l'Ena. Il resta longtemps un des plus prestigieux de l'administration française, avec « l'Inspection des finances » ou « l'Inspection générale des affaires sociales ».
- Le « Ministère de la Marine » constituera un portefeuille recherché, jusqu'au milieu des années soixante-dix.
- Le dernier bâtiment de l'épopée, le croiseur « La Galissonnière » est désarmé à Toulon en 1975. Il devient bateau-musée.
- Traditionnellement, un des plus beaux éléments de la flotte française porte le nom d « ALIZE ».
Le reste est une autre histoire..
- point de divergence : que se serait-il passé si le "oui" l'avait emporté au référendum de 1969 ?
- intérêt : application des règles de l'uchronie à l'histoire politique récente.
Le référendum de 1969 sur la régionalisation, et la réforme du Sénat, aboutit à un résultat positif. Le Général de Gaulle ne démissionne donc pas. Son mandat s'achève en novembre 1970.
Georges Pompidou, déjà atteint par la maladie devant l'emporter quelques années plus tard, renonce à présenter sa candidature à la présidentielle.
Le deuxième tour de la présidentielle de 1970 se joue entre François Mitterrand et.... mais peu importe. Les présidentielles suivantes ont lieu en décembre 1977, décembre 1984... etc, les présidents suivants ayant été jusqu'au terme normal de leur mandat.
Le processus de régionalisation, ainsi engagé, aboutit à un regroupement des collectivités territoriales françaises, et la création de 300 communes, en lieu et place des 36.000 précédentes. Après quelques échanges, on s'avise que les arrondissements pourraient fournir une pertinente ébauche de regroupements communaux.
Les "super-communes" mises en place reprennent alors, le plus souvent, des noms de province d'avant la révolution : bourbonnais, vexin, pays de france, ci-dessous carte du val d'oise reconstituée :
Les régions françaises sont, à la fin des années soixante-dix, regroupées en neuf grands ensembles régionaux, dont ci-dessous tentative de schéma.
Le "poids politique" gagné par ces ensembles régionaux débouche sur une aspiration au "fédéralisme"; réincarnation moderne du débat révolutionnaire entre "jacobins" et "girondins".
Dès le début des années quatre-vingts, le discours politique en France oppose, de plus en plus, "centralisateurs" et "fédéralistes".
- En 1983, un référendum devient un enjeu essentiel, décisif, de politique intérieure : "faut-il donner aux régions un pouvoir législatif ?"
Le reste est une autre histoire.
- point de divergence : les élections a l'Assemblee Nationale française ont lieu au scrutin uninominal à un tour .
- interêt : application des règles de l'uchronie a une composante recente de l'histoire institutionnelle.
En 1971, un referendum fixe le principe de l'élection des députés à l'Assemblée Nationale au scrutin uninominal à un seul tour. Autrement dit, de tous les candidats, celui arrivé en tête, fut-ce avec 25 % des voix, est proclamé élu. Le nombre des députés est porté à 600. Cette disposition est inscrite en clair dans la Constitution.
Institutionnellement, elle vise à rapprocher la France de la « norme constitutionnelle » des régimes parlementaires.
Elle était présumée, à l'époque, constituer une manoeuvre de perturbation de l'alliance communiste/socialiste du « programme commun », et destinée à assurer la prééminence de l'udr, alors très largement majoritaire à l'Assemblée, suite aux élections de 68.
Chronologie :
Elle est appliquée pour la première fois en 1973, avec des résultats relativement équilibrés entre les grands partis. La victoire paraît surtout celle de la « prime au sortant ».
Mais dès 1976, deux grandes structures, « l'union populaire », grosso modo la gauche, et « l'union républicaine », approximativement la droite, se mettent en place. Il s'agit alors plus de plateformes de coordination de divers partis, proches d'une confédération, que d'organisations politiques intégrées classiques.
« Deux chapelles mal fagotées dans une même église où il y a plusieurs dieux » écrira un éditorialiste. En fait, on assiste à une période de transition entre anciens partis « émiettés » et grandes organisations bipolaires.
1978 : victoire de « l'union républicaine »; mais une certaine confusion règne à l'Assemblée. Car les organisations politiques ressemblent à une mosaïque de divergences. Les solidarités entre partis et nouvelles confédérations sont tout sauf claires.
1981 : Dans la foulée des élections de 1981, apparaissent « l'alliance républicaine », et « mouvance socialiste».
En 1983, émerge un troisième mouvement : « convergence libérale et sociale un « monome des aigris des investitures et des blackboulés des élections» selon leurs critiques.
A partir du milieu des années quatre-vingts, il y a alternance « gauche/droite » classique entre « l'alliance républicaine » et le « mouvance socialiste», complétée plus ou moins régulièrement de l'appui de « convergence démocratique et sociale »; l'adjectif « démocratique » ayant remplacé, assez rapidement, le « libérale» du départ.
ci-dessus, représentation de la composition de l'Assemblée Nationale suite aux élections de 1986.
Résultats d'ensemble :
Dès la fin des années soixante-dix, il y a coagulation autour de « l'alliance républicaine » et de « mouvance socialiste ».
En fonction des besoins, « convergence démocratique et sociale » se maintient, avec plus ou moins de bonheur, dans la trentaine de députés. Ses candidats sont, généralement, des locaux n'ayant pu obtenir l'investiture d'un des deux grands partis.
Parallèlement, émergent des mouvements parvenant à obtenir un minimum d'audience,
soit au plan local : régionalistes, soit en raison de la progression de courants de pensée, alliés à la notoriété locale de leurs représentants : écologistes, soit enfin en raison de la popularité médiatique de tel ou tel de leurs dirigeants : monarchistes..
De même, « extrême gauche » et « droite nationale » parviennent, assez régulièrement, à obtenir des poignées de sièges.
Enfin, des phénomènes de mode, ou de vedettariat ponctuel, peuvent entraîner des courants de pensée à afficher quelques élus.
Contrairement aux anticipations initiales, les « petits partis » ne sont pas écrasés. Ils n'ont plus à faire d'alliances de désistements au second tour avec tel ou tel grand parti. Les accords autour des « circonscriptions réservées » montrent très vite leur limite. Car le candidat d'un « petit parti » doté d'une circonscription présumée sûre par abandon d'un « grand allié » a vite fait, sur un tour, de se faire dépasser par la concurrence.
Vers la fin des années quatre-vingts, cette « bipolarisation relative » de la vie politique entraîne un renforcement du rôle des deux grands partis, et de leur chef. Elle débouche sur une revalorisation du rôle du Parlement.
Au début des années quatre-vingt dix, est envisagée la translation du mode de scrutin à un tour à l'élection présidentielle. Mais l'expérience des députés montre que le risque d'élection d'un candidat « extrêmiste », ou plus généralement « atypique », n'est pas nul. Le scrutin à deux tours pour la présidentielle est donc maintenu.
Aucun projet de proportionnelle n'a jamais été sérieusement envisagé.
Le reste est une autre histoire.